Monstres et Doodles : voyage dans l'imaginaire
d'André Franquin

© Marsu Productions by Franquin /
comics-itrade.com |
Il y a dix ans, les Monstres d’André Franquin faisaient déjà parler d’eux. A l’occasion
d’une interview, réalisée par votre serviteur
et publiée dans Auracan n°2 (novembre-décembre
1993), Franquin répondait à une question lui
demandant si l’on verrait un jour une histoire ou un
album avec ces fameuses bestioles : « Je n’en
sais rien. J’ai eu la visite, il y a quelques années,
d’un jeune Français dans la mouvance d’Angoulême,
qui rêvait de faire un dessin animé avec les
monstres. On avait travaillé un petit peu sur le projet,
puis on ne s’est plus bien entendu pour le boulot.
C’est dommage, parce que cela aurait pu donner des
choses étonnantes, quelque chose de très noir
avec des monstruosités. On avait quelques gags, mais
on n’a pas poursuivi. Les monstres, je les ai créés
surtout pour le plaisir de faire des grimaces. Je ne les
ai pas dessinés pour les utiliser beaucoup. J’en
ai glissé quelques-uns dans le journal Spirou pour
m’amuser. Je ne sais pas du tout ce qu’on pourrait
en faire. Je ne leur prévois pas un usage précis.
Pour l’instant, cela ne me tente pas. J’en dessine
encore de temps à autre, pour en inventer d’autres.
J’en ai une collection assez fournie. »
La suite, nous la connaissons… les monstres ne feront
pas de carrière et ne connaîtront pas d’aventures.
Néanmoins, Marsu Productions a eu l’excellente
idée de rassembler ces petits personnages dans de
petits albums au format à l’italienne (identique à celui
des premières éditions de Gaston). Alors que
les 2500 exemplaires du premier recueil avaient été épuisés
en un éclair, le second recueil a bénéficié d’un
tirage de 4000 exemplaires (+ 100 HC). Numérotés,
dotés d’une agréable couverture matte,
ces recueils de près de 200 dessins réalisés
au crayon ou à l’encre témoignent de
tout le talent d’André Franquin, dans un registre
plus confidentiel.

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Poursuivant leur exploration des trésors enfuis dans
les archives de Franquin, l’éditeur monégasque
a recueilli des dessins d’une autre espèce,
les Doodles. Doodles signifie crayonnages, griffonnages,
en anglais. Ils sont dans la lignée des Monstres,
mais ils prennent des formes plus géométriques.
Ils naissent souvent, tout comme les monstres, de griffonnages
lors de conversations téléphoniques. L’auteur
en a repris certains pour les agrandir et les retravailler.
Au fil des 96 pages du premier volume des Doodles, l’amateur
peut découvrir ces étranges choses qui confirment
le besoin de Franquin de toujours faire vivre son imagination
par le dessin. Le tome 1 est également tiré à 4000
exemplaires numérotés et s’inscrit dans
la même collection A l’italienne que
les Monstres. Deux ouvrages intéressants qui combleront les amateurs
du créateur de Gaston Lagaffe.
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