Des
spaghetti chez Casterman
Après
Casterman racheté par Flammarion, il y a un
an, voilà que les éditions Flammarion sont à leur tour rachetées
par le groupe Rizzoli Corierre della sera (RCS).
La totalité des parts, soient 77,69%, détenues par les trois
frères Flammarion passent ainsi aux mains du groupe italien.
L'objectif de cette vente est d'accélérer le développement
de Flammarion dans toutes les composantes de son activité
sur les marchés de l'édition francophone. Charles-Henri
Flammarion restera en place à la direction de la maison
d'éditions française.
Ce
rachat de la maison mère de l'éditeur de Tintin
ne devrait pas améliorer le climat assez tendu qui y règne
actuellement. Rappelons-nous que huit représentants de Casterman
avaient entamé une grève de la faim le 28 septembre -et
ce jusqu'au 7 octobre- afin de protester contre leur licenciement
pour "faute grave". Il faut savoir que ces représentants,
qui travaillaient parfois depuis 20 ans dans la maison,
refusaient leur transfert sous la bannière Flammarion et
de ce fait, devaient être licenciés dans le cadre d'un plan
social. La direction leur avait donc signifié fin juillet
"leur dispense de travail à partir du 1 août", avec maintien
des rémunération. Faute d'avoir reçu des précisions sur
les conditions exactes dans lesquelles ils seraient payés,
ils avaient retenu "en otage" des bons de commande. Cette
prise d'otage n'avait évidemment pas plu à la direction
qui les avaient sommé, fin août, de renvoyer les fameux
bons. Suite à la réponse qu'ils obtinrent le 13 septembre,
ils relâchèrent les "otages". Mais la direction décida néanmoins
de les licencier pour "faute grave" sans indemnités. Ce
qui provoqua la crise évoquée plus haut. Finalement, les
grévistes ont été rétablis dans leurs droits après un arbitrage
de la commission de conciliation du Syndicat national de
l'édition.
Tardi
écrit dans une lettre ouverte à Monsieur Simon, PDG de Casterman
: "J'avoue être lassé par toute une série d'incidents
survenus depuis des mois. Je ne reconnais plus ma maison
d'édition. Je me sens solidaire des représentants en grève".
Après le rachat de Flammarion par le numéro un de la presse
et de l'édition en Italie, lui et les autres auteurs de
BD auront-ils encore plus de mal à reconnaître leur maison
d'édition ? A suivre...
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