Dom Domi contre
Lucky Luke
Alors que L'Artiste-peintre, le dernier
Lucky Luke, se classe dans le top 3 des meilleures ventes
d'albums, Morris et Bob de Groot viennent
de recevoir un courrier de Maître Catherine Maes, un avocate
bruxelloise, concernant ce nouvel épisode mettant en scène
"l'homme qui tire plus vite que son ombre". Au centre
du problème: le scénario de ce quarantième récit. Un certain
Dominique Vandael, "connu" en BD sous le nom de Dom
Domi, en revendique, en effet, la majeure partie de
la paternité (le pauvre...).
Pour comprendre ce "bazar", il faut retourner
vingt ans en arrière. Notre petit Dom est alors un jeune
et brave garçon qui a bien envie de devenir un professionnel
de la bande dessinée. Il a donc des contacts avec le père
de Lucky Luke. Il lui soumet même sept courtes
histoires, dont cinq seront acceptées (et payées !) et
trois verront le jour en albums chez Dargaud: La mine
du chameau, Vas-y Rantanplan et Un Lapon au Canada.
C'est précisément Le Bison Blanc, un des projets
refusés par Morris à l'époque, qui serait à la base de
l'inspiration de L'Artiste-peintre. Dom Domi affirme
avoir retrouvé une vingtaine de similitudes troublantes
avec le scénario original qu'il avait proposé en 1981.
Dans son récit, Lucky Luke rencontrait notamment, lui
aussi, le peintre Frederic Remington.
Pour l'anecdote, signalons que Morris a,
quant à lui, intenté une action en justice contre les
auteurs de la série Cotton
Kid (Pearce et Léturgie), pour
contrefaçon (!). Il juge, en effet, que cette série serait
trop calquée sur l'univers du cow-boy solitaire. Quand
on sait que Pearce (= Yann & Conrad) et Léturgie se sont
fâchés avec Morris et ont abandonné la série Kid Lucky
pour créer seuls Cotton Kid, on peut se demander
s'il n'y pas du règlement de compte dans l'air...
Décidément, notre pauvre Morris n'a qu'un
collaborateur sûr et fidèle: sa photocopieuse.
Marc
Carlot