L'adieu à Guy Vidal
Guy Vidal est décédé dans la
matinée du vendredi 4 octobre 2002.
La nouvelle tombe, brute, directe, imprévisible. La
vie est ainsi faite. Parfois heureux, certains moments se
font désagréables, inacceptables.
Guy Vidal est né à Marseille le 8 juin 1939.
Après avoir interviewé quelques starlettes éphémères
sur les ondes de Radio Luxembourg, il rejoint le monde de
la bande dessinée lorsqu'il rencontre René Goscinny
en 1963. Membre de la rédaction du magazine Pilote,
il en sera le rédacteur en chef de 1974 à 1982.
Guy Vidal quitte les Editions Dargaud au début des
années 1990. Au sein des Editions Alpen-Publishers
(Les Humanoïdes Associés), il assume la charge
de directeur éditorial et relance les différentes
séries de son ami Jean-Michel Charlier. 1993
voit son retour chez Dargaud. Directeur éditorial,
et plus récemment directeur de la très réussie
collection Poisson Pilote, il poursuivait avec bonheur
ses activités d'éditeur éclairé
et avisé.
Homme de presse, homme d'édition, Guy Vidal était
aussi scénariste. A l'époque où il appartenait
à la rédaction de Pilote, il imagina
de nombreuses "pages d'actualité" pour des
dessinateurs aussi différents que Yves Got,
Jean Tabary, Enki Bilal ou Jean Solé.
Puis vinrent, entre autres, diverses publications : L'île
aux chiens et Charlie and Boys avec Clavé,
Ian Mac Donald avec Antonio Parras, Une éducation
algérienne avec Alain Bignon, Médecins
sans frontières avec Jean-Pierre Gibrat,
La Fiancée de Lucky Luke avec Morris.
Il reprendra aussi le destin des Gringos, personnages
créés par Charlier et dessinés par Victor
de La Fuente. Témoins de la sensibilité
d'un homme, de sa verve et de son imagination, ces livres
d'images et de mots, eux, resteront. Ses éditos de
La Lettre, eux aussi, nous manqueront.
N'omettons pas de signaler les monographies qu'il a consacré
à deux très grands noms de la BD : Charlier,
un réacteur sous la plume et René Goscinny,
profession scénariste. Ces derniers temps, Guy
Vidal avait discrètement ralenti ses activités
afin de consacrer plus de temps à son petit-fils. Il
continuait cependant à accompagner la naissance de
certains ouvrages des Editions Dargaud aux premiers desquels
ses chers "Poissons Pilotes".
Ayant récemment eu le privilège et la chance
de collaborer avec lui pour un petit travail rédactionnel,
c'est avec une grande émotion que je salue, en compagnie
de la rédaction d'Auracan, la mémoire d'un très
grand professionnel qui apporta tant à la bande dessinée.
On ne l'oubliera pas.
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