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Hachette réédite la série Ric Hochet

Après Alix, Buck Danny, Les Tuniques bleues, Lucky Luke et Rahan, Hachette Collections poursuit la diffusion complète des grands classiques de la bande dessinée franco-belge. Le 23 février a en effet été lancée en kiosques et sur abonnement, à grands renforts de publicité, la réédition de toute la série Ric Hochet imaginée par André-Paul Duchâteau et Tibet. Bonne affaire à ne pas manquer ?


Alors que Le Lombard vient juste de publier le 20e et dernier volume de l’intégrale Ric Hochet, Hachette Collections débute la réédition « prestige » de l’ensemble des 78 albums de la série policière autour du détective Ric Hochet. Ce héros intrépide est apparu la première fois dans le journal Tintin dans son numéro du 30 mars1955. Il devient un personnage récurrent et suivi de l’hebdomadaire à partir de 1961. Le dessinateur Gilbert Gascard alias Tibet n’avait que 30 ans. En janvier 2010, il terminait la 27e planche du T.78 quand il s’est éteint à l’âge de 78 ans. Ce 78e volume de la série est finalement sorti dans sa version « en construction » comprenant les planches terminées et les planches crayonnées. Reste que les deux auteurs auront réalisé la prouesse rare de publier un album tous les huit mois pendant un demi-siècle. Et malgré la disparition de Tibet, la série devrait d’ailleurs se poursuivre… Héros évoluant avec son temps, Ric (diminutif de Frédéric) Hochet était apparu alors qu’il était encore un jeune vendeur de journaux à la criée. En vieillissant, le fils de Richard Hochet a adopté son look définitif avec ces vestes, son impair de détective et sa tignasse bien coiffée et ses accessoires indispensables, à savoir sa belle Porsche jaune. Entourée de sa fiancée Nadine, de son grand oncle commissaire Sigismond Bourdon ou de l’inspecteur Ledru, l’infatigable journaliste d’investigation du journal Le Rafale résout de multiples enquêtes sans ménager ses efforts et les moyens déployés.


Les nouvelles rééditions comprendront de courtes annexes rédactionnelles et iconographiques en fin de chaque album, à l’image du premier tome qui revient sur la création du personnage principal, publie une ancienne couverture du journal Tintin et la première enquête de Ric Hochet. Après des tarifs d'appel, chaque album coûte 7,50 € frais de port compris, soit la collection totale pour 568.48 €, soit une réduction de 28,50 % par rapport au prix de l'album au Lombard. Mais pour ce prix, les abonnés bénéficient en outre de quelques cadeaux, dont les fac-similés des albums Haute Tension de la série Les Casseurs et Chick Bill contre l’invisible, ainsi que deux mugs et un ex-libris rare. Au final, l’offre permet se reconstituer la collection complète en une vingtaine de mois. Est-ce que cela vaut le coup ? La publicité parle d’un « prix abattable ». Ce n’est pas si sûr en comparant avec l’intégrale tout juste terminée par Le Lombard, au prix conseillé de 410 € ? Il aurait sans doute fallu quelques incitations supplémentaires, même si on admettra que la qualité de l’ouvrage, de sa couverture vernie et de sa mise en couleurs est à la hauteur des attentes de ce type de collection.

Depuis quelques années, Hachette montre son appétit pour la bande dessinée. Désormais seul aux commandes de la série Astérix, l’un des plus grands best-sellers de la BD franco-belge, il se développe dans le neuvième art en privilégiant deux autres aspects : d’une part, les collections d’albums, de fascicules ou des goodies autour des titres les plus emblématiques, d’autre part, la diffusion, en particulier numérique. Le plus curieux est que le développement des rééditions se réalise principalement sur les titres phares du leader européen Média Participations. En fait, les rédactionnels sont souvent réalisés par sa filiale Mediatoon. Mais ce groupe est aussi moteur de la plate-forme numérique concurrente Izneo que les groupes Delcourt et Glénat viennent de quitter pour Hachette. Pas sûr que l'ensemble Média Participations voit d’un bon œil cette évolution et ce positionnement. Les résultats commerciaux seront assurément scrutés de près pour que l'accord perdure.

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Manuel F. Picaud
29/02/2012 - source : auracan.com