Maingoval flingue à tout-va #2
« Il faut virer la moitié (au moins)
des auteurs de BD ! »
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Tout le milieu de l’édition se plaint du trop grand nombre d’albums de bandes dessinées actuellement publiés. Du coup, le nombre d’exemplaires vendus par titre fond comme neige au soleil. La conséquence est une très nette perte de rentabilité pour les éditeurs, et rares sont les créateurs de BD qui touchent encore des droits d’auteurs. En plus, les avances sur droits elles aussi deviennent de plus en plus faibles, jetant une grande partie des auteurs dans la précarité.
Pourtant, la solution est toute simple : il suffit de virer une bonne partie des auteurs de BD. S’il y a moins d’auteurs, il y aura moins d’albums, les bénéfices des éditeurs remonteront et les auteurs restants recommenceront à pouvoir vivre décemment ! C’est tellement simple que je me demande comment on n’y a pas encore songé !
Oui, me direz-vous, mais quels auteurs virer ? Là encore, c’est très simple !
Commençons par tous les mauvais auteurs, ceux qui ne savent pas dessiner ou écrire tout d’abord ! Là vous avez déjà une bonne moitié qui fout le camp. Prenez aussi tous les imitateurs, ceux qui n’ont aucune personnalité mais se contentent de recopier le style des autres ! Paf, encore un tiers en moins. Jetez sans ménagement tous les repreneurs, ceux qui essaient de faire survivre tant bien que mal des séries du passé, et qui à part gonfler le portefeuille des éditeurs n’apportent en général rien à la bande dessinée, mais en phagocytant les présentoirs des libraires empêchent les bons auteurs novateurs d’éclore ! Dehors, les repreneurs de Blake et Mortimer, de XIII, de Thorgal (oui bon, là ça ne fait qu’un scénariste pour les trois séries), d’Alix (là par contre, ça en fait une bonne douzaine d’un coup !), de Boule et Bill, de Lucky Luke, d’Astérix, d’Iznogoud…
Mettons aussi sur liste noire tous les auteurs (de très mauvais en général) qui acceptent de travailler gratuitement !
Une fois que tout cela est nettoyé, il ne restera que des auteurs de talent, mais c’est toujours trop. Il faut aller encore plus loin.
Arrêtons donc de faire travailler les auteurs lents, ceux qui mettent des années à terminer un album, débarrassons-nous de tous les emmerdeurs du métier, les chieurs qui sont le cauchemar des éditeurs, ceux qui ne sont jamais contents, râlent sur tout, et sont en plus exigeants (certains se reconnaîtront) ! Puis il restera encore les bons dessinateurs qui pour gagner un peu plus de sous pensent qu’ils savent écrire une histoire sans scénariste et nous pondent des œuvres graphiques admirables mais au scénario totalement indigent ! Au chômage les gars, ou alors allez travailler pour la pub !
Reste encore les alcooliques, les dépressifs, les drogués : mettez-vous sur la mutuelle, on ne vous veut plus ! Ah tiens, justement, tous ces auteurs déjà au chômage, ou sur le CPAS, ou vendeurs à la FNAC la journée et bossant le soir : arrêtez les amis, on veut des professionnels ici, pas des amateurs !
Voilà, vous virez tous ceux-là, et vous verrez comme la vie sera plus belle pour les auteurs qui restent !
