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Groom décrypte les réseaux sociaux

Début janvier, les éditions Dupuis dévoilaient le premier numéro de Groom, nouveau magazine s'attachant à décrypter l'actualité en BD, plutôt destiné à un public ado. Un pari audacieux, plutôt réussi avec un numéro consacré à une rétrospective de l'actualité de l'année 2015. Le dynamisme du nouveau média et de son équipe étaient incontestablement au rendez-vous, tout comme la diversité, le sérieux du traitement des sujets et... l'humour, malgré une actualité 2015 particulièrement sombre.

On attendait avec curiosité le deuxième Groom, consacré à une autre thématique, et non à une rétrospective et c'est l'univers des réseaux sociaux qui a été choisi.

On a tous une opinion sur les réseaux sociaux, devenus incontournables dans nos vies quotidiennes. Mais mesurons-nous pour autant les portées d'un simple like ou d'un banal retweet ? 

Devenus omniprésents dans notre quotidien, les réseaux sociaux soulèvent bien des questions. Constituent-ils un bien ou un mal ? Quels sont leurs bienfaits et leurs dangers, réels ou fantasmés ? À quoi servent-ils et peuvent-ils servir ? Comment expliquer l'attrait qu'ils exercent sur les jeunes et moins jeunes ou les inquiétudes qu'ils peuvent générer ? Ces aspects, parmi d'autres, sont abordés tout au long de la centaine de pages de ce numéro en dossiers, histoires courtes ou gags, ponctués d'avis d'experts et d'interviews de Youtubeurs connus. Et on n'est certainement pas déçu. En effet, si les qualités de son prédécesseur se retrouvent bien dans ce deuxième opus, l'ensemble paraît, logiquement, davantage homogène. Les intervenants sont pourtant nombreux, et côté BD, si des dessinateurs et scénaristes "maison" se trouvent au sommaire, ils n'en ont pas l'exclusivité.

Il est d'ailleurs amusant de retrouver certaines signatures hors de leur contexte classique. On ne s'attend pas forcément à voir Alain Henriet associé à Sti, et quelques belles surprises sont au rendez-vous. José Luis Munuera met en images l'édito, l'épilogue, la couverture et assure le lien entre les différents chapitres de son dessin plein de souplesse. Certes, en choisissant de consacrer ses pages à une seule thématique, on pourrait peut-être reprocher à Groom de lorgner vers un autre type d'ouvrage, type Petite Bédéthèque des Savoirs initiée par Le Lombard, mais le traitement magazine de Groom, la diversité de ses intervenants et de ses approches font la (grande) différence.

Un côté très vivant renforcé sur le terrain par le développement de la Groom School, concept d'animation à destination des écoles. Durant une demi-journée, Groom School propose aux élèves de tous âges de parler d’information, de journalisme et de BD avec des membres de la rédaction du magazine. Plusieurs axes d’échange sont proposés, afin de s'harmoniser aux démarches pédagogiques initiées par les enseignants. 

En janvier 2017, Groom reviendra sur l'actu de 2016... mais gagnera aussi une périodicité trimestrielle. Une bonne nouvelle qui permettra de (dé)couvrir d'autres sujets, renforcera probablement la perception "magazine" et évitera avantageusement une alternance rétrospective de l'année pour un numéro sur deux ! De plus, alors que la presse écrite connaît des jours difficiles, une augmentation de périodicité mérite assurément d'être soulignée et que l'on s'en réjouisse.

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Pierre Burssens
12/09/2016 - source : auracan.com