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Miriam Katin, Grand Prix de la Critique 2008, à Paris

Miriam Katin
Miriam Katin

À l'issue d'un long processus de sélection qui s'étalait sur une année (de novembre 2006 à fin octobre 2007), les membres de l’ACBD avaient choisi en novembre 2007 leur Grand Prix de la Critique 2008. Le nom du lauréat 2008 a été annoncé en décembre dernier : Miriam Katin pour Seules contre tous (Seuil).

Le 15 mars dernier, le Grand Prix de la Critique 2008 a été remis à Miriam Katin au Salon du Livre de Paris qui hissait cette année les couleurs d'Israël. L'auteur, vivant aujourd'hui à New York, a passé une trentaine d'années en Israël, après avoir dû quitter son pays de naissance, la Hongrie. Tout spécialement pour répondre à l’invitation de l’ACBD, Miriam Katin a traversé l’Atlantique pour recevoir son prix.

Tradition sympathique, Pascal Rabaté, le précédent lauréat, lui a remis en cadeau la 1ère planche de son album primé en 2007 Les petits ruisseaux (Futuropolis), en présence des responsables de l'ACBD, d'une forte délégation de journalistes spécialisés et d’un auditoire nourri.

Seules contre tous

L’ouvrage Seules contre tous, paru au Seuil dans un format inhabituel, est le tout premier album de Miriam Katin, 66 ans. Cette œuvre autobiographique, très émouvante, sans sensiblerie inutile, traite du parcours d'une famille juive hongroise à partir de 1944. Miriam Katin s’est souvenue des histoires que sa mère lui avait racontées depuis sa prime enfance. Avec la grande envie de les transmettre, la découverte du média bande dessinée a permis à l'auteur de fixer cet héritage et de le mettre en scène.

Interrogée par Jean-Christophe Ogier, président de l’ACBD (et Dominique Petitfaux pour la traduction franco-américaine), lors d’une table-ronde qui suivait la remise de prix à « L’Escale BD », Miriam Katin est restée modeste sur l’écho de son ouvrage en se félicitant de la diversité des gens qui lisent son témoignage qu’elle a commencé à écrire il y a huit ans. Sa mère avait alors 90 ans : l’auteur n’avait d’abord pas osé lui en parler afin de la préserver. Finalement, quand elle lui a évoqué son projet, sa mère s’est montrée très fière. Aujourd’hui, le livre est déjà disponible en anglais, allemand, espagnol, français et suédois. La lauréate ne cache pas qu’elle aimerait bien se voir traduite en langue hongroise, mais force de constater que le marché BD y est très étroit.

La remise du Prix ACBD 2008
Miriam Katin (Grand Prix de la Critique 2008), Pascal Rabaté (Grand Prix de la Critique 2007), Jean-Christophe Ogier (président de l’ACBD) et Anne de Cazanove (secrétaire générale des éditions du Seuil)

Pour Auracan.com, Miriam Katin a eu la gentillesse de nous confier quelques indiscrétions sur son nouveau projet. Elle a en effet commencé à travailler sur un deuxième album. Après son enfance vue du côté féminin, son prochain récit évoquera le parcours de son père. Ancré une fois encore lors de la Seconde Guerre mondiale, il reviendra sur l’expérience de son père, soldat cycliste dans l’armée hongroise. Grâce à Internet qu’elle utilise au quotidien, l’auteur a ainsi redécouvert cette spécificité de quelques infanteries dans le monde…

Miriam Katin venait pour la 4e fois en France et à Paris qu’elle n’a découvert que récemment (et qu’elle nous dit adorer !). Nous lui donnons donc rendez-vous pour son prochain album…

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Brieg F. Haslé et Manuel F. Picaud
25/03/2008 - source : auracan.com