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Soleil en bulles, bulles de soleil (3/7)

L’été sert, entre autres, à se reposer, à prendre des couleurs, à musarder sur les plages, à visiter châteaux et monuments de France, de Navarre comme du monde entier. Mais, quitte à bronzer, autant buller (un peu), n’est-ce pas ?

Auracan.com vous propose une sélection de titres à lire ou à relire, dont le site ne s’était pas fait l’écho pour mille et une raisons, et que ses rédacteurs avaient pourtant appréciés. Voici le 3e épisode de notre session de rattrapage, en plus des autres sélections, pendant les mois de soleil…

collectif
© collectif BD Boum
La Boîte à bulles
Pour rejoindre les plages, il faut voyager. À ce propos, il faut jeter un œil sur les moyens de locomotion. La Boîte à bulles, en partenariat avec l'excellent festival BD Boum de Blois, propose un bien joli collectif : Transports sentimentaux. Qu’évoquent donc ces fameux transports collectifs ? Pas moins de 29 auteurs se sont penchés sur la question, et force est de reconnaître que chacun se retrouve au moins un peu dans une situation ou une autre. Un bus n’est-il une sorte de « lien social » ? Certaines nouvelles font rire, d’autres pleurer, rares sont celles qui laissent indifférent.

Larcenet
© Manu Larcenet / Dargaud
Nous bronzons sur la plage, sans fausse pudeur, alors que le monde ne cesse de se dégrader. Le Combat ordinaire cru 2008, quatrième de la série – Planter des clous –, de l’excellent Manu Larcenet, restera certainement l’un des meilleurs albums de l’année (et le meilleur de la série ?). C’est fort, c’est humain, c’est… Touché, m’sieur Larcenet ! Donc, pour ne pas bronzer idiot, lire, en prenant le temps de bien s’imprégner de chaque séquence. Difficiles relations entre un père et sa fille – cela remet quelques pendules à l’heure –, apprentissage des relations avec un con ordinaire, de tous les jours – bienvenue dans un monde bien réel. Le chantier de Manu est bien rempli, et, pour ceux qui le connaissent ou devinent, quelques cases font un clin d’œil à un très grand monsieur de la BD, du côté de chez Dargaud, sa maison d’édition. Salut Guy !

Duprat
© François Duprat / Carabas
Nous bronzons à la plage (bis), ce qui ne signifie que nous ne sommes plus sensibles aux albums émouvants, tout de douceur, de tendresse. François Duprat, dont la série l’Année du dragon a été rééditée en intégrale en début d’année, a aussi commis le très sensible Il fera beau demain chez Carabas. Pour cause de peine d’amour, la pluie évite notre héros. Une aubaine pour certains, un truc utile pour d’autres, la tristesse pour celui-ci. La morale de cette histoire pourrait être : en amour, il faut savoir se jeter à l’eau.

Ferri
© Jean-Luc Ferri / Dargaud
Nous bronzons sur la plage (ter), prenons quelque chose qui traite du lieu et rions un peu. Avec De Gaulle à la plage (Dargaud), Jean-Yves Ferri nous livre un personnage qui ne manque pas de sel. Accompagné de son fidèle aide de camp Lebornec, particulièrement savoureux, de madame, de son chien Wehrmacht (si-si, vous avez bien lu !), « lassé de l’ingratitude des Français et de la médiocrité de leurs dirigeants », le général cède donc, « à l’été 1956 », à des vacances. Il ne les a que rarement prises dans la réalité, mais justement, la réalité dessinée est là pour révéler ce qu’aurait dû être la réalité réelle, n’est-ce pas ? Les situations sont toutes plus comiques que les autres, et Ferri dresse des tableaux de genre poilants, certes pas toujours évidents à raconter : comment évoquer un doigt de général qui domine l’océan pour suggérer plus petit que soi… Vous aurez d'ailleurs remarqué que nous avons emprunté à cet excellent album le visuel annonçant chaque semaine notre série estivale Soleil en bulles, bulles de soleil : que Jean-Yves Ferri en soit ici publiquement remercié !

Kokor
© Kokor / Vents d'Ouest
La plage, encore et toujours… Destin des voyageurs en mal de fortune, « guidés par les vents du hasard », qui découvrent de nouvelles terres, de nouveaux horizons. Mais on ne sait jamais sur quelle plage on se pose, n’est-il pas ? Kokor en sait quelque chose, qui propose ce Livre 2 des Voyages du docteur Gulliver, poussé par les Vents d’Ouest. La petiote Pom Polypof, qui accompagnait son père, découvre Gulliver sur la plage, le glisse dans son panier. Gulliver lui donnera les moyens d’une évasion : il se fera maréchal pour elle, elle s’inventera mille et une histoires avec lui, rêvera de théâtre, de jouets, de chansons dans son monde si triste. En parallèle, Gulliver conte l’histoire à sa chère et tendre, laquelle est devenue une activiste du village. Beaucoup d’émotion pour tout le monde ! Heureusement, Gulliver a décidé de poser son baluchon quelque temps chez lui, « m’étonnerait pas qu’on ait des naissances pour le printemps prochain »…

Bonnes vacances, bonnes cases, et surtout, bonnes lectures !
À suivre...

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Mickael du Gouret

visuel en médaillon extrait de l'album De Gaulle à la plage © Jean-Yves Ferri / Dargaud

01/08/2008 - source : auracan.com