Entretien avec Youssef Daoudi

« Les pilotes de courses étaient comme des gladiateurs »

Youssef Daoudi à Rétromobile en février 2012 © Manuel F. Picaud / Auracan.com

Lancée  notamment dans le salon Rétromobile en février 2012 à la Porte de Versailles à Paris, la collection Plein Gaz est le nouveau fleuron automobile des éditions Glénat. Auracan.com en a profité pour rencontrer les auteurs. Voici le premier volet d'une série d'interviews, avec Youssef Daoudi. Il a signé le récit complet Ring sur le célèbre circuit de Nürburgring à la grande époque. Ring a une puissance narrative et graphique très forte et fait revivre avec justesse et émotion une histoire humaine touchante. Ce même circuit fait d'ailleurs l'objet d'une seconde interprétation quelques mois après par Christophe Merlin (Nürburgring 57). Le jeune quadrgénaire aurait pu faire du cinéma après ses études, mais il a débuté comme Directeur Artistique dans des agences de communication. Et sa passion pour la BD l'a rattrapé. Il publie ses premiers dessins dans la presse sous le pseudonyme de Yozip. Après un très réussi polar, Trilogie Noire de Léo Malet adapté par Philippe Bonifay chez Casterman, il se lance comme auteur complet en 2009 chez Glénat avec le diptyque Mayday, une rare série sur l'aviation civile. Son écriture très graphique en fait un auteur à suivre. 

On connaît votre passion pour l'aviation, vous êtes aussi un passionné de courses automobiles ? Une anecdote sur ce goût ?

Je suis passionné par bien des choses en dehors des "objets mécaniques", mais il est vrai que tout petit, je passais des heures à dessiner des bolides en faisant "vroum ! vroum !". A 12 ans, avec des cousins, nous avions créé un petit magazine dans lequel ils s'occupaient d'articles sur Archimède ou la Rome Antique tandis que je m'occupais des pages BD. Mon héros s'appelait Rick Roberts, et il était pilote de course !  De plus, après le bac, j'envisageais une carrière dans le design auto.  Et en termes de jeux vidéos, je suis monomaniaque : Gran Turismo que j'ai adopté depuis sa sortie en 1997

Comment avez-vous proposé ce projet ? Pourquoi Glénat qui n'avait pas d'expérience en ce domaine ?

Frédéric Mangé  a initié la collection chez Glénat. Un jour que le lui montrais une planche de Mayday (une 4L qui fonce sur un jet), nous nous sommes  découvert une passion commune : le sport auto. Ensuite, j'ai eu une totale liberté sur le sujet. Comme je suis fasciné par le circuit archi-mythique du Nürburgring, les mécaniques des années soixante, la grande époque quoi !  J'ai sauté sur l'occasion. Et le titre s'est imposé tout seul : "Ring", parce qu'à l'époque, les pilotes étaient comme des gladiateurs et adulés comme tels. J'ai ensuite contacté Ilias, un ami de longue date, grand passionné lui aussi, et je l'ai embarqué dans l'aventure. Nous avons écrit le scénario ensemble. 

 Comment ressentez-vous cette collection ?

Tout ce que j'espère, c'est qu'elle rencontre le plus large public. Plus large encore que celui acquis (en théorie) au genre

Aimeriez-vous réaliser un autre projet ensuite ? En avez-vous déjà un en route (sans jeu de mot) ? 

Oui et il n'a rien à voir avec les avions ou les voitures. Ce sera un récit d'aventure et de guerre au XIXème siècle. J'affectionne beaucoup de genres, et il y a une flopée de sujets que je voudrais traiter, mais qu'importe ! Du moment qu'il y a une belle histoire à raconter.