Entretien avec François Corteggiani et Pascal Galodé
« Un film sur papier et non un téléfilm ! »
 © Brieg F. Haslé / Auracan.com |
Le scénariste François Corteggiani est le directeur de collection des éditions Grand West BD. L'occasion pour nous de savoir quelle est la politique éditoriale de ce label. Rencontre en compagnie de Pascal Galodé des éditions du même nom…
Pascal Galodé, pourquoi ce développement vers la bande dessinée ?
Pascal Galodé : Pour le plaisir. Je fais ce métier depuis 25 ans, aussi pour le plaisir. La bande dessinée manquait à mon catalogue. Je fais partie de cette génération qui a découvert la BD étant gamin, en éditer est comme une madeleine de Proust.
Quel est le catalogue édité et à venir ?
François Corteggiani : Normalement, nous ferons six albums par an. Trois créations, peut-être du rachat de séries venant de pays limitrophes (Italie, Espagne), et deux ou trois bandes dessinées patrimoniales, voire des adaptations. Il y aura le lancement d'un section autour de ce qu'est le West (far west, BD maritimes) et peut-être une section humoristique. En 2011, nous avons fait paraître la dernière bande dessinée de Jean Ollivier, Padraig, qui est en trois tomes. En 2012, on a fait plusieurs rééditions, mais aussi des créations comme Les Grobec (Choc pétrolier) de Philippe Lopes-Curval et Didier Tolla, une histoire comique avec des animaux. L'île au trésor que j'avais signé avec Michel Faure, parce que ses dessins sont à tomber par terre. C'est déjà la troisième vie de ce livre, longtemps épuisé et introuvable. Pascal réédite en noir et blanc (le seul de la collection) un album de Patrice Serres, Kim Wolf. La nouveauté de cette année, c'est L'Homme à la tête de fer. C'est une biographie romancée de Ned Kelly (une sorte de Robin des bois australien). Le dessin est assuré par Mankho. Pour 2013, nous éditons une nouvelle série qui devrait s'appeler Sherwood, scénarisée par Pierre Dubois et dessiné par Éric Godot. Harry Dickson, écrit par Brice Tarvel, dessiné par Christophe Alvez. Nous avons des projets historiques, l'un au XVIIIème siècle, l'autre dans l'antiquité. Il est possible qu'on réédite Crin-Blanc qu'on avait fait avec Michel Faure. Du côté des comiques, on va lancer la série d'Herlé, Lobbo Tommy, qui paraissait dans Pif Gadget. Sinon en collaboration avec L'Humanité où je dessine Pif, on va faire des recueils annuels de 300 strips.
Pascal Galodé : Pour le plaisir. Je fais ce métier depuis 25 ans, aussi pour le plaisir. La bande dessinée manquait à mon catalogue. Je fais partie de cette génération qui a découvert la BD étant gamin, en éditer est comme une madeleine de Proust.
Quel est le catalogue édité et à venir ?
François Corteggiani : Normalement, nous ferons six albums par an. Trois créations, peut-être du rachat de séries venant de pays limitrophes (Italie, Espagne), et deux ou trois bandes dessinées patrimoniales, voire des adaptations. Il y aura le lancement d'un section autour de ce qu'est le West (far west, BD maritimes) et peut-être une section humoristique. En 2011, nous avons fait paraître la dernière bande dessinée de Jean Ollivier, Padraig, qui est en trois tomes. En 2012, on a fait plusieurs rééditions, mais aussi des créations comme Les Grobec (Choc pétrolier) de Philippe Lopes-Curval et Didier Tolla, une histoire comique avec des animaux. L'île au trésor que j'avais signé avec Michel Faure, parce que ses dessins sont à tomber par terre. C'est déjà la troisième vie de ce livre, longtemps épuisé et introuvable. Pascal réédite en noir et blanc (le seul de la collection) un album de Patrice Serres, Kim Wolf. La nouveauté de cette année, c'est L'Homme à la tête de fer. C'est une biographie romancée de Ned Kelly (une sorte de Robin des bois australien). Le dessin est assuré par Mankho. Pour 2013, nous éditons une nouvelle série qui devrait s'appeler Sherwood, scénarisée par Pierre Dubois et dessiné par Éric Godot. Harry Dickson, écrit par Brice Tarvel, dessiné par Christophe Alvez. Nous avons des projets historiques, l'un au XVIIIème siècle, l'autre dans l'antiquité. Il est possible qu'on réédite Crin-Blanc qu'on avait fait avec Michel Faure. Du côté des comiques, on va lancer la série d'Herlé, Lobbo Tommy, qui paraissait dans Pif Gadget. Sinon en collaboration avec L'Humanité où je dessine Pif, on va faire des recueils annuels de 300 strips.
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François Corteggianni est un homme de plume et de presse, dont le parcours est bien connu. Pourquoi l'avoir pris comme directeur de collection ?
PG : J'ai été lecteur de ses albums, j'ai tenté le coup. On est d’accord sur notre vision du monde de la bande dessinée. Une bande dessinée d'aventure et historique. Que ce soit un film sur papier et non un téléfilm. On essaie de se faire plaisir. C'est une rencontre entre deux hommes. Il est un ours du sud, je suis un ours du nord, ça tombe bien !
Comment s'organise-t-on quand on s'édite soi-même ?
FC : On essaye de s'éditer le moins possible... En fait, il fallait que des albums sortent assez rapidement. L'Homme à la tête de fer était bien avancé. Le projet Sherwood est commencé, mais le temps que Pierre Dubois travaille... Idem pour le Harry Dickson. Nous avions l'opportunité que L'île au trésor existait, tout comme la série d'Herlé.
PG : Ce n'est pas François qui s'édite, mais moi ! Je considère qu'un directeur de collection doit montrer l'exemple en mouillant la chemise. S'il ne le faisait pas ou s'il était édité ailleurs, ce serait inadéquat.
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Quels sont vos moyens de diffusion ?
PG : On est diffusé et distribué par Les Belles Lettres pour la France. On se diffuse en direct pour la région Ouest, c'est-à-dire : Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire. On essaye de réinventer l'épicerie fine, mais dans le monde du livre : un service différent, des livres mieux travaillés en proportion. Mon but c'est que le livre trouve son lectorat, mais pour cela, il faut le défendre et non pas forcer le libraire.
Maintenant que votre collection a quelques titres, on a un recul possible. Vous êtes satisfait des mises en place ?
PG : Si on parle d'économie, je ne suis pas satisfait. Je bouffe ma chemise. Si on parle du plaisir de travailler, je suis plus que satisfait. Les lecteurs reviennent, c'est plutôt bon signe. Ils rencontrent Mankho, un jeune dessinateur (enfin pas si jeune... rires). Il attire du monde, je suis content. On ne fait pas des chiffres mirobolants, mais on en vend tout le temps et le but du jeu c'est que ça avance !
François, est ce que les auteurs peuvent vous adresser les projets ?
FC : J'en ai reçu pas mal. J'en ai refusé autant, mais c'est parce qu'il faut avoir une identité, il ne faut pas se disperser. Pour me convaincre, la base est simple : une bonne histoire et un bon dessin, c'est tout.
 © Grand West BD |
Grand West est une maison d'édition indépendante de Pascal Galodé Éditeur, ce n'est donc pas une collection ?
PG : Ce n'est pas vraiment indépendant, c'est une sous-marque. C'est indépendant parce qu'on a pas mis en place le même système de sélection, parce ce qu'on fait pas les mêmes livres. On a recentré nos thématiques... Chez Pascal Galodé Éditeur, on est autour de l'histoire et du grand roman. Pour la bande dessinée, c'est pareil, on fait de la bande dessinée d'aventure et d'histoire. Il y a un lien... Comme avec Padraig, l'histoire d'un homme moitié anglais, moitié irlandais, qui va libérer un certain nombre de bagnard de Tasmanie. Ces bagnards sont irlandais, ils étaient indépendantistes. Parmi eux, il y a le père de Ned Kelly (L’Homme à la tête de fer), alors que les auteurs ne s'étaient pas concertés.
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Pour en savoir plus : le site de Grand West
