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Entretien avec Alain et Dominique Robet


Alain et Dominique Robet © Le Télégramme

« Un challenge par rapport à la rigueur historique exigée, une passionnante occasion de rendre un bel hommage à Brest ! »

Avec Brest, des Aziliens à Vauban paru chez Petit à Petit, Dominique Robet et neuf dessinateurs nous racontent l’histoire de Brest, la ville du Ponant sise tout à l’Ouest de l’Hexagone. La scénariste de cet ouvrage collectif et Alain Robet nous présentent la première partie de ce diptyque documentaire…

L’histoire commença il y a 14 000 ans, lorsqu’un groupe de chasseurs-cueilleurs s’installa dans la région de ce qui allait devenir Brest. Au fil des siècles, la vie humaine s’organisa, un castrum gallo-romain fut construit, puis Brest rejoignit le duché de Bretagne, affronta Anglais et Espagnols et enfin devint française… sans jamais renoncer à son identité bretonne. 

Scénarios de Dominique Robet, documentaires d’Alain Robet, dessins de Serge Fino, Jiwa, Olivier de March, Vincent Pompetti, Jean-Marie Michaud, Gildas Java, Alain Robet, Antoane et Chandre.


Couverture d'Andrea Meloni

Quid de l’idée de la création de ce nouveau diptyque narrant l’histoire de la ville de Brest ?

Alain Robet – Il s’agit d'une demande de l'éditeur qui m’a proposé d’y participer avec Dominique au scénario. Le format BD avec dossiers historiques nous a séduit car il permet de raconter une histoire en BD et de situer le contexte et d’apporter des éléments supplémentaires qui auraient pu rendre la partie BD trop didactique.

Dominique Robet – Pour ma part, je voyais cette proposition comme un challenge par rapport à la rigueur historique exigée, mais également une passionnante occasion de rendre un bel hommage à Brest.

Comment s’est articulée la conception de ce travail collectif ? Qui a choisi les différents intervenants dessinateurs et coloristes, et comment cela s’est déroulé…

AR – La demande de l’éditeur était d’avoir un maximum d'auteurs de la ville ou de la région. Nous avons proposé une liste d’auteurs à l'éditeur, en l’occurrence Pauline Veschambes pour les éditions Petit à Petit. Certains étaient libres, d’autres pas. Il est arrivé aussi que certains auteurs ne soient pas disponibles à la première demande pour l’être finalement, l’ouvrage s'étant monté en deux ans. Il y avait aussi des auteurs habitués de la collection. Dominique était en charge du scénario et moi de la documentation historique. J’ai ainsi fourni toute la documentation visuelle aux dessinateurs et coloristes.

DR – J’ai apprécié particulièrement de travailler avec autant de dessinateurs qui tous, ont relevé le défi avec chacun leur style. Comme la plupart des dessinateurs ont pu choisir l’épisode qui les intéressait graphiquement, ils restaient dans le plaisir de dessiner. Enfin, nos échanges réguliers concernant mise en scène, couleurs, caractéristiques historiques à respecter, ont été enrichissants. Cela se voit non ?


Extrait du récit Le Cimetière des choses perdues (partie 1) illustré par Serge Fino

Chacun des neuf récits bédessinés est introduit par un dossier documentaire qui est une contrainte de la collection dans laquelle vous êtes édités. Par trop contraignant de vous glisser dans un tel canevas ?

AR – Au contraire, c’est un réel plus. Dans une BD historique de ville classique, on se trouve très limité par le choix des événements à traiter. Ce format en deux tomes avec dossiers permet d'être bien plus exhaustif. Nous avons donc pu utiliser les nombreux ouvrages historiques que nous avions à notre disposition et être à jour sur les découvertes archéologiques majeures les plus récentes. Nous avons écrit ces dossiers à quatre mains à l’exception des introductions écrites par Dominique qui a pu laisser parler tout son sens poétique.

DR – Il était important de rendre les méandres de l’histoire de Brest de manière la plus fluide possible d’où l’intérêt des dossiers. Il s’agissait également de pratiquer deux formes d’écriture, exercice motivant pour une scénariste.


Extrait du récit La Tour d'Azénor illustré par Vincent Pompetti

Que nous promettez-vous pour le second tome de votre docu-BD consacré à la ville de Brest ? Et quand sera-t-il disponible ? 

AR – Le second tome traitera de la période qui va du XVIIIe siècle à nos jours. Le choix des chapitres n’est pas encore définitivement fixé car la période est riche en événements majeurs dont certains ont eu des conséquences sur l’histoire mondiale. Le tome 2 sera disponible dans deux ans.

DR – Il est évident que je dois parler également de lieux qui font Brest dans sa modernité et actualité.


Extrait du récit Le Combat de la "Belle Cordelière" illustré par Alain Robet

Pour conclure, avez-vous d’autres projets BD en sus de la suite de votre nouveauté ? 

AR – Nous travaillons actuellement sur un récit, à la demande de L’Almanach du Marin Breton, sur les vies des marins bretons à travers l’influence de l’œuvre caritative de Jacques de Thézac. L’ouvrage sortira chez Édilarge Ouest-France au printemps 2023.

DR – Une histoire d’enfance, de marins-pêcheurs et d’amitié pour rendre hommage à ces travailleurs de la mer...


Extrait du récit Le Combat de la "Belle Cordelière" illustré par Alain Robet

Et avez-vous des nouvelles de l’avenir de votre saga Gabrielle B. dont vous avez brillamment commis quatre opus, malheureusement restés sans suite depuis un paquet d’années ?… 

AR – L’éditeur mettant une particulière mauvaise volonté à rendre leurs droits aux auteurs, la situation est toujours bloquée. Je ne souhaite pas rentrer dans les détails sordides de cette affaire…

DR – Bon à savoir : Gabrielle réapparaît sous différentes formes dans chacune de mes bandes dessinées.


Extrait du récit Le Cimetière des choses perdues (partie 1) illustré par Serge Fino

À lire également sur Auracan.com : entretiens avec le dessinateur Alain Robet et la scénariste Dominique Robet à propos de leur série d'aventures maritimes Gabrielle B. (EP Éditions).

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