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Leo a été inspiré de
présenter le jeune Miguel Imbiriba aux éditions
Dargaud ! Originaire du Brésil, ce dessinateur
réaliste, qui signe de son seul prénom,
assure la mise en scène de Myrkos,
la nouvelle série du scénariste Jean-Charles
Kraehn. Nous en avons profité de
la parution de L'Ornemaniste,
premier opus de cette séduisante saga,
pour faire mieux connaissance… |
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Pouvez-vous
nous présenter votre
parcours ?
Je suis né au Brésil en 1971 et, jusqu’à peu,
j’ai longtemps vécu à Belém
en Amazonie. J’ai commencé des études
de sciences politiques, mais après un an et
demi, j’ai préféré suivre
des études d’arts plastiques. Après
la fac, je suis allé à Barcelone pour
me perfectionner. Depuis, j’ai travaillé sur
le graphisme, j’ai même été professeur
de design dans une université espagnole. Pendant
tout ce temps, j’essayais de faire de la BD :
j’ai publié un album au Brésil
et une histoire courte au Portugal… Puis j’ai
tout quitté pour essayer de vivre en dessinant
de petits personnages qui parlent avec des bulles !
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Pourquoi aviez-vous quitté le Brésil
pour venir en Europe ?
Au Brésil, il n’y a presque pas de bandes
dessinées. On y trouve surtout des trucs pour
les enfants et beaucoup d’histoires de super
héros. Je n’ai jamais eu envie de dessiner
ce type d’histoires trop manichéennes,
avec des personnages hyper musclés qui résolvent
divers problèmes avec leur rayon laser ! L’Europe
me semblait être une espèce d’oasis
de la bonne bande dessinée, où l’on
peut parler des choses plus profondes d’une façon
personnelle. Les images de Tintin et surtout du Major
Fatal de Mœbius m’ont marqué dès
mon jeune âge, d’une façon très
naturelle…
Comment êtes-vous arrivé chez Dargaud
? Aviez-vous déjà une histoire à leur
proposer ?
Oui, avec Leo comme scénariste, nous avions
présenté un projet chez Dargaud. Ils
l’ont trouvé intéressant, mais
plutôt comme une possibilité pour le futur.
Il m’aura permis de “briser la glace“ pour
faire mes premiers pas chez cet éditeur.
Quel a été le rôle
de Leo ?
Il faut dire que je connais Leo et son épouse
Isabel depuis bientôt dix ans. Notre relation
est bien plus qu’une simple estime professionnelle… Chez
Dargaud, Leo m’a présenté à François
Le Bescond qui m’a alors proposé un scénario
d’un autre scénariste. C’est ainsi
que je suis entré dans le monde de la BD. Ça
n’a pas été un début facile
parce que ce projet s’est arrêté en
plein milieu à cause de problèmes sérieux
qu’a eu le scénariste. Bravo et merci à ma
femme Fernanda qui a assuré notre quotidien
en prenant un petit boulot. Elle est vraiment ma moitié.
Comment avez-vous rencontré Jean-Charles
Kraehn ?
Par hasard, Jean-Charles a vu mes dessins chez Dargaud
et ça lui a plu. Nous ne nous étions
jamais parlé. Connaissez-vous le proverbe : “Dieu écrit
droit par des lignes courbes“ ?…
Comment vous a-t-il présenté "Myrkos" ?
C’est plutôt Myrkos qui a fait les présentations
! Alors que l’autre projet sombrait, François
m’a montré le synopsis d’une nouvelle
série qui avait été proposée à un
autre dessinateur qui, apparemment, n’avait pas
trop aimé la chose. Après avoir lu ce
texte, j’ai dit à François : “ça,
c’est pour moi ! Ne le montre plus à personne“.
Je suis tombé amoureux de Myrkos dès
cette première lecture, il me tombait du ciel
! Je ne saurais pas parler de ma vie sans penser à Dieu,
des anges, de ces incroyables coïncidences… François,
toujours lui, m’a alors présenté Jean-Charles.
Après quelques planches d’essais, Myrkos naissait.
Comment se déroule votre collaboration avec
Kraehn ? Avez-vous lu ses autres séries ?
Comme je ne connaissais pas ces autres séries,
je les ai lu afin de découvrir qui est Kraehn.
Etait-il un si bon scénariste comme ce synopsis
me le laissait imaginer ? Avec joie, en lisant Tramp et Gil
St André, je me suis aperçu que
j’étais tombé sur un scénariste
en béton ! Il a d’excellentes idées
et il sait raconter de bonnes histoires. Plus important
encore, j’ai découvert en Jean-Charles,
un ami, une personne fiable et ouverte. Ce n’est
pas un scénariste qui étouffe le dessinateur,
tout au contraire, il me laisse participer au développement
de l’histoire. D’un autre côté,
comme c’est aussi un bon dessinateur, il me donne
beaucoup de conseils : j’apprends énormément
avec lui. Cerise sur le gâteau, sa femme Patricia
Jambers est notre coloriste. Sacrée coloriste,
vous le verrez !
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Quel effet cela vous fait-il d'être aujourd'hui édité en
Europe ?
Je ne saurais pas formuler combien cela signifie pour
moi. Ça dépasse les mots.
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