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Entretien avec Dominique Burdot et Laurent Muller

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Dominique Burdot et Laurent Muller, éditeurs de 12 bis
© Manuel F. Picaud / Auracan.com
« Aujourd'hui, nous sommes libres d'assumer pleinement nos choix éditoriaux. »

En 2007, Dominique Burdot et Laurent Muller quittent Glénat pour lancer 12 bis, une maison d’édition de BD. Pour Auracan.com, Laurent Muller et Dominique Burdot racontent l'aventure 12 bis et présentent en exclusivité leur catalogue 2009. Le tout agrémenté de visuels inédits d'albums à paraître !

En 2007, Dominique Burdot et Laurent Muller quittent Glénat pour lancer 12 bis, une maison d’édition de BD. Jeune quadragénaire, Dominique Burdot était le Directeur Général du groupe Glénat depuis 1999, maison dans laquelle il est resté dix-sept ans. Il avait démarré professionnellement comme technicien de fabrication dans l’édition. Il débute dans la BD autour du comics américain puis du manga japonais (Dragon Ball) chez Glénat. Il y a travaillé huit années durant avec Laurent Muller. Diplômé d’une école de commerce et globe-trotter, ce dernier a créé une agence de voyages avec un ami, fondé une start-up avant les débuts d’Internet, travaillé une dizaine d’années dans le milieu de la production audiovisuelle. Ce passionné des petites cases est entré en 1999 chez Glénat pour y développer les cessions de droits vers l’audiovisuel. Après le départ de Jean-Claude Camano, devenu agent de Zep, il se voit rapidement confier avec Didier Convard le pôle éditorial BD et manga des éditions Glénat.

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Mafias & Co. Ils se sont évadés. Évasion par fax, extrait
© Delitte - Ploquin / 12 bis - Fayard
Business plan :
« Notre objectif est de sortir 60 à 80 livres par an. »

Pourquoi avoir fondé votre propre maison d’édition ?
Laurent Muller : La principale motivation est la passion du livre et des relations avec les auteurs. Nous aurions pu rester chez Glénat. Mais nous avions envie de développer une autre relation avec les auteurs pour créer ensemble des bouquins. Nous souhaitions nous concentrer sur le cœur du métier, l’éditorial et les relations avec les auteurs, dont certains sont des amis.

Comment est né ce projet ?
LM : Dominique Burdot était depuis dix-sept ans chez Glénat, moi depuis huit ans. Nous avions envie d’aller voir ailleurs et de faire les choses différemment. Nous voulions passer une étape supplémentaire, d’autant que nous arrivions à un âge critique pour changer. L’idée a germé dans la tête de Dominique fin 2006 ; la société a été créée fin août 2007. Pour bien faire les choses, il fallait être financièrement solide, et pouvoir payer les auteurs aussi bien que chez Glénat, Delcourt ou Soleil. Nous avons monté un projet d’abord éditorial, puis philosophique et financier avec des business plans. Nous avons trouvé les partenaires assez rapidement, des investisseurs privés dont le fonds Cita Gestion et INC, pour un tour de table confortable de quelques millions d’euros. Et nous restons majoritaires au capital.

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Malicorne T1, extrait inédit © Montaigne - Legris / 12 bis

Quel est votre plan de marche en termes de parutions ?
LM : En 2008, nous sortons 26 ouvrages, dont 16 mangas et 10 livres et BD. En 2009, nous partons sur un programme de 50 livres, dont 20 mangas. Notre objectif est de sortir 60 à 80 livres par an, dont des livres d’illustrations. Nous ne voulons pas en sortir trop, pour ne pas retomber dans la gestion d’une production trop importante. Nous aurons donc une production maîtrisée. À notre avis, les éditeurs doivent toujours être en rapport avec les auteurs. C’est aussi important pour nous que pour les auteurs sur le plan humain et question business. N’est-on jamais mieux servi que par les patrons de la boîte ? Si la BD prend plus de temps, le manga est plus simple, car notre gestion se limite aux relations avec des éditeurs et à la fabrication.

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Ils étaient dix T1, extrait © Stalner / 12 bis
autres extraits en exclusivité d'Ils étaient dix
dans les Carnets d'Éric Stalner
Comment avez-vous choisi votre diffuseur ?
LM : Il n’y avait pas beaucoup de solutions. Nous avons été très bien accueillis par Interforum, société de diffusion du groupe Editis vendu au groupe espagnol Planeta, qui a envie de développer la BD. Nous avons senti un vrai dynamisme de leur part.

Où imprimez-vous vos albums ?
LM : Pour l’instant, nous imprimons les BD en Belgique, chez Lesaffre, qui a une bonne réputation dans le milieu et qui accueille bien les auteurs. Nous ferons sans doute appel à d’autres imprimeurs par la suite, parce qu’ils ne pourront peut-être pas tout faire, et parce qu’il faut aussi se diversifier. Pour le manga, nous faisons appel à CPI Hérissey et à Maury, deux sociétés françaises.

Avez-vous engagé une étude du marché spécifique pour vous implanter sur un marché considéré comme mature ?
LM : Non pas vraiment. Dominique était Directeur Général de Glénat, moi directeur de collection. Je pense que ce sont des CV pas trop mauvais.

Quel est votre positionnement ?
LM : Nous n’allons pas révolutionner le secteur. Ce serait prétentieux de notre part. Nous essayons de faire des albums de qualité, et pas trop, pour bien les travailler. En ce sens, nous serons différents. Nous avons un positionnement un peu intermédiaire entre, d’une part les majors qui ont des gros moyens mais qui n’ont pas la structure d’accueil des petits, d’autre part les indépendants qui font plus de la BD d’auteur avec peu de moyens. Nous avons une structure financière correcte et un accueil très personnalisé pour les auteurs. En termes de marché pur, nous nous situons comme tout le monde.

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Jogging T1, extrait inédit © Perna - Mainguy / 12 bis

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Eco Warriors, extrait inédit
© Lamquet - Marazano
12 bis
Quelle politique de promotion avez-vous prévue ?
LM : Nous créerons le site 12bis.com en 2009. Pour l’instant, c’est prématuré. Quand nous aurons suffisamment de titres, nous serons présents à Quai des Bulles à Saint-Malo et au Festival international de la BD à Angoulême, sans doute à partir d’octobre 2009 pour le premier, et de janvier 2010 pour le second.
Dominique Burdot : Notre approche est plus proche de ce qui se pratique dans le cinéma. Nous choisissons des attachés de presse en fonction des projets et de la nature des lancements. Par exemple, pour Carla et Carlito, la suite de la Face karchée de Sarkozy, nous cherchons à toucher les grands médias nationaux et les journalistes politiques ; nous engageons donc quelqu’un spécialisé dans ce domaine. Quand nous lançons un manga, nous engageons quelqu’un du manga. Nous travaillons régulièrement avec plusieurs attachés de presse, et, en fonction de leurs affinités avec le projet et de leur carnet d’adresses, nous leur confions tel ouvrage. Cela nous permet d’être souples et de personnaliser la communication de chaque bouquin.

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les Z T1, extrait inédit
© Volante - Malka / 12 bis
Métier d'éditeur : « Nous essayons de nous impliquer au maximum dans les projets. »

Comment définissez-vous votre rôle d’éditeur ?
Dominique Burdot : Pour développer des partenariats, des collaborations proches avec les auteurs, nous nous interdisons de publier beaucoup de titres. Nous avons vocation à en faire plutôt peu et bien – en tout cas, nous l’espérons. Donc de pousser à fond la collaboration avec les auteurs. Nous n’avons pas toujours pratiqué le métier d’éditeur de cette façon. Et le volume faisait que nous avions plus de distance par rapport aux auteurs. Or, nous avions envie de retrouver cette proximité.

Certains auteurs, dont Pierre Boisserie, parlent de vous comme des « éditeurs à l’américaine »…
DB : Quand nous parlons de collaboration, nous essayons de nous impliquer dans les projets. Après, cela dépend des projets et des auteurs. Certains auteurs, comme Pierre Boisserie, apprécient que nous travaillions sur le développement de leurs projets, ce que nous faisons avec plaisir, car nous réalisons ainsi ensemble nos propres ouvrages. D’autres n’ont pas du tout cette attente. François Bourgeon, par exemple, a besoin que nous l’accompagnions, pas que nous l’aidions. Il a suffisamment de talent et d’expérience pour que nous n’ayons pas la prétention de vouloir lui apprendre son métier. Là, il s’agit plus d’écoute, d’échange et de suivi. Pour autant, si Pierre est demandeur, cela ne veut pas dire qu’il a besoin d’une béquille, mais l’échange le conforte dans sa création. Mais nous ne sommes pas des éditeurs à l’américaine qui passent des commandes du genre Batman versus Superman dans un contexte donné. La plupart des idées qui nous viennent sont développées avec les auteurs qui se les approprient.

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Robin T1, extrait inédit, mise en couleurs de Delf © Héloret - Boisserie / 12 bis

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le Temps des Cités T1, extrait
© Brahy - Boisserie - Ploquin / 12 bis
Même quand vous réalisez un album collectif sur les évasions de prison ?
DB : La réalisation finale du concept Mafias & Co fait suite à des discussions avec les auteurs. Ce n’est pas une commande, mais une idée sur laquelle nous travaillons tous ensemble, et il en sort quelque chose d’atypique.
Laurent Muller : C’est né aussi de la rencontre avec Frédéric Ploquin, journaliste chez Marianne. Nous aimons cet univers-là. Nous avons discuté. Nous avons fait se rencontrer Pierre et Frédéric, et le tout a germé. Ensuite, nous avons des affinités avec des auteurs qui aiment ce même genre d’histoires, et nous les avons appelés. Les équipes ont été constituées de cette façon.
DB : Il s’agit vraiment d’échanges, car nous avions seulement l’idée générale.
LM : Nous partageons pas mal de goûts communs avec Pierre. Nous discutons souvent, et nous construisons ainsi des projets ensemble. Mais c’est Pierre qui fait tout. Il nous demande de relire et de donner notre avis. En ce sens, c’est notre côté « américain ». Pour Robin, en revanche, il est venu avec le projet, que nous avons pris tel quel.
DB : Le concept naît souvent de rencontres. Quand les auteurs se rencontrent et décident de faire quelque chose, nous avons le sentiment que c’est plus authentique et plus sincère qu’un simple boulot de commande, et que les lecteurs s’en apercevront donc eux aussi. Des boulots de commande pur jus peuvent marcher, mais ce n’est pas ce que nous avons envie de faire. Pour cette raison, j’insiste sur le fait que c’est vraiment différent d’un métier à l’américaine, même si nous sommes impliqués dans la recherche d’un concept, même si nous avons une réelle proximité avec les auteurs. Passer des boulots de commande stricto sensu n’est pas une mauvaise méthode, mais ce n’est pas la nôtre.

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les Passagers du Vent T5: le Bois d'Ébène
extrait de la nouvelle couverture
en exclusivité sur Auracan.com
© Bourgeon / 12 bis
Que pensez-vous pouvoir réaliser dans votre maison d’édition que vous ne pouviez pas chez Glénat ?
DB : Nous avons la chance d’avoir des actionnaires purement financiers qui nous font entièrement confiance. Ils n’interviennent ni dans le fonctionnel ni dans l’opérationnel de la structure au quotidien. Du coup, nous sommes libres de faire ce que nous voulons. Libres d’assumer pleinement nos choix éditoriaux. Notre vraie liberté est de développer une philosophie de collaboration avec les auteurs comme nous avons envie de le faire sans cadre lourd, sans inertie forte.
LM : Nous choisissons notre mode de fonctionnement. Nous ne sommes pas tenus par des règles inhérentes à une grosse structure.
DB : Dans une grande structure, qui a des avantages de confort ou de sécurité, vous êtes toujours prisonnier d’une certaine inertie. Les inconvénients majeurs nous ayant poussé à créer notre boîte sont le manque de réactivité et une inertie très forte. Nous souhaitions fonctionner de manière plus souple, plus réactive, plus rapide. Être sur moins de projets et mieux nous en occuper. Même dans une grande structure, il n’est pas possible de s’occuper de 400 projets, c’est-à-dire en gros 800 auteurs, de la même façon qu’on s’occupe de 30 ou 40 projets. Je ne dis pas que cette dernière approche est meilleure. Elle est juste différente, et conditionne une certaine qualité de vie. Nous avons des rapports très proches avec les auteurs, amicaux même. Nous développons ensemble les bouquins dans un rapport de confiance. Nous ne sommes pas dans un simple rapport marchand. Évidemment, nous devons gagner notre vie ; évidemment, les auteurs doivent gagner leur vie comme dans les grosses maisons. Maintenant, la façon de gagner notre vie en commun peut être organisée de manière différente.

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Malicorne T1, extrait inédit
© Montaigne - Legris / 12 bis
Pour compléter la question, une jeune maison d’édition a aussi des contraintes…
LM : Honnêtement, pas beaucoup. Nous avons externalisé pas mal de services, comme la presse et la communication. Certes, nous faisons des choses que nous ne faisions pas avant, comme des paquets d’envoi de livres. Il y a plein de choses que nous faisions et que nous ne faisons plus : de l’administratif, des comités, des séminaires… Aujourd’hui, nous sommes assez disponibles pour nos livres et nos auteurs.
DB : Notre activité est beaucoup plus variée. Nous devons toucher à tout, alors que chaque secteur est assez compartimenté dans une grande maison. Comme nous avions des tâches de management, nous coordonnions un peu. Ici, nous ne coordonnons plus, nous faisons. C’est à la fois plus de temps, plus d’implication et plus de plaisir, même si certaines choses ne sont pas toujours amusantes. Beaucoup de temps, d’énergie, mais c’est jouissif !
LM : C’est aussi beaucoup de temps gagné. Quand on confie un album aux gens d’un service marketing, ils ne connaissent pas le bouquin. Chez 12 bis, nous y sommes dès le début, nous savons de quoi nous parlons. Nous perdons moins de temps à expliquer les choses, nous le faisons nous-mêmes. Cela prend du temps, mais, tout mis bout à bout, je suis persuadé que nous perdons moins de temps que dans une grande structure. Ce que nous faisons n’est pas pénible, c’est un plaisir.

Catalogue :
« Les rencontres avec des auteurs et des projets sont notre seul critère de sélection. »

Quelle est votre politique éditoriale ?
Dominique Burdot : Des coups de cœur ! Nous n’avons pas de ligne éditoriale à proprement parler, au sens de collection ou de genre. Nous développons tous les genres. Les premiers critères sont un projet qui nous passionne, et des auteurs avec qui nous avons envie de collaborer. Après, nous pouvons faire de la BD grand public, historique, réaliste, de la science-fiction, de la politique ou du manga. Nous pouvons et avons envie de faire tout cela. Les rencontres avec des projets et des auteurs sont notre seul critère de sélection. Le critère suivant, peut-être, serait que cela nous branche tous les deux. Nous avons signé une quarantaine de projets depuis le démarrage, et, honnêtement, il n’y a jamais eu une seule hésitation. Nous n’avons pas tout à fait les mêmes goûts, ce qui permet d’avoir un catalogue pas trop uniforme. Comme nous sommes seuls décisionnaires, cela va aussi plus vite. Il y a quelques jours, dans l’après-midi, un auteur que nous connaissons bien nous a soumis un projet qui nous a tout de suite enthousiasmés. Nous avons échangé deux méls pour les conditions économiques, et nous nous sommes mis d’accord en début de soirée pour signer le contrat ! Dans une grande boîte, ce ne serait pas possible !

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Carla et Carlito, ou la vie de châeau, extrait © Riss - Cohen - Malka / 12 bis - Fayard

Quelle sera la répartition entre le manga et le franco-belge ?
Laurent Muller : Au départ, nous pensions équilibrer les deux genres. Au final, nous ferons sans doute plus de BD.
DB : Autour de 60 à 70% en BD, le reste en manga.
LM : Il y a encore quatre ans, le manga connaissait un développement tel que tous les titres s’arrachaient. Aujourd’hui, c’est plus compliqué. La plupart des éditeurs japonais sont liés à des éditeurs européens. Nous sommes heureux de l’avoir emporté pour DMC.

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Eco Warriors, extrait inédit © Lamquet - Marazano / 12 bis
Comment effectuez-vous le choix des auteurs édités par votre maison 12 bis ?
LM : Nous travaillons avec des auteurs de différents horizons. Jean-Paul Krassinsky ou Héloret étaient chez Dargaud. Igor Kordey et Jean-Pierre Pécau chez Delcourt, Volante chez Dupuis, Thimothée Montaigne chez Soleil. Je ne les connaissais pas tous. Il y en a pas mal que nous sommes allés chercher dans d’autres domaines : le roman ou la presse comme Frédéric Ploquin, ou le cinéma comme Legris. Nous avons essayé de diversifier notre carnet d’auteurs, et de donner la chance à de jeunes auteurs comme Benjamin Reiss, présenté par Richard Marazano.

Le catalogue fait une part belle à la reprise du catalogue de François Bourgeon...
DB : Ces rééditions nous offrent onze titres tout de suite, ce qui explique que nous sortirons 50 bouquins en 2009. Si François Bourgeon nous a rejoint c’est parce qu’il voulait se sentir en famille dans un lien fort de confiance avec Dominique et moi. Il a trouvé ce qu’il avait envie, après être passé par Casterman et Glénat. Est-ce un risque d’accepter un tel transfert ? C’est une aubaine, une chance incroyable !

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les Z T1, extrait inédit © Volante - Malka / 12 bis

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Carla et Carlito, ou la vie de château
© Riss - Cohen - Malka
12 bis - Fayard
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Laurent Muller
© Manuel F. Picaud
Auracan.com

En exclusivité pour Auracan.com, Laurent Muller nous commente le catalogue novembre 2008 - octobre 2009 des éditions 12 bis :

Novembre 2008

Carla et Carlito ou la vie de château
de Richard Malka, Philippe Cohen et Riss

La suite de la Face karchée de Sarkozy.
En coédition avec Fayard. Les auteurs retracent un peu plus d’un an de présidence de Sarkozy. Les auteurs et l’éditeur ont souhaité poursuivre chez 12 bis...

Janvier 2009

Les Passagers du Vent (tomes 1 à 5) de François Bourgeon
La réédition des cinq premiers tomes en grand format avec de nouvelles maquettes et de nouvelles couvertures... en attendant le nouvel épisode la Petite Fille Bois-Caïman à paraître en septembre ! Ce nouveau tome est terminé et sera suivi
du suivant dès janvier 2010 [en exclusivité, Auracan.com aura le plaisir de vous dévoiler dès le 5 janvier 2009 le visuel de couverture du Livre I de la Petite Fille Bois-Caïman ! ndlr].
> lire notre article exclusif présentant le retour des Passagers du Vent

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les Passagers du Vent T2: le Ponton, extrait de la nouvelle couverture en exclusivité sur Auracan.com © Bourgeon / 12 bis

Ils étaient dix T1 d’Éric Stalner
L’histoire épique de soldats lors de la campagne de Russie de Napoléon. Ce projet correspond bien à Éric Stalner : au crayon sans encrage côté dessin, résolument humain côté scénario. Cela nous a fait très plaisir qu’il nous le propose.
> lire notre entretien exclusif avec Éric Stalner
> découvrir notre dossier Éric Stalner & Pierre Boisserie
> preview d'Ils étaient dix dans les Carnets d'Éric Stalner


Le Petit Livre rouge de Sarkozy de Charb
Quand Charb faisait le Dico Sarko, vendu entre 15.000 à 20.000 exemplaires en début 2008, il s’amusait à dessiner les pensées de Sarkozy en même temps. Nous nous sommes dits que nous pourrions en tirer quelque chose. Et il a eu l’idée de faire – à l’instar du Petit Livre rouge de Mao – celui de Sarkozy ! C’est plein de pensées illustrées !...


Février 2009

Les Compagnons du Crépuscule
(tomes 1 à 3)
de François Bourgeon
et le Cycle de Cyann (tomes 1 et 2 + hors-série) de François Bourgeon et Claude Lacroix
> lire notre article exclusif présentant les nouvelles éditions de ces deux séries


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Eco Warriors, extrait inédit © Lamquet - Marazano / 12 bis
Eco Warriors de Richard Marazano et Chris Lamquet
C’est un thriller d’aventures dans un cadre environnemental sous forme de diptyque magnifiquement dessiné par Lamquet. Dans la jungle de Sumatra, les deux personnages principaux, une nana écolo et un ancien baroudeur, travaillent pour une ONG. Une confrontation aux terroristes guérilleros et à un consortium américain pharmaceutique. La découverte d’une fiole dans un laboratoire abandonné va être à l’origine des conflits qu’ils vont vivre. Si cela marche bien, d’autres problèmes écologiques à différents endroits du monde suivront. À mon avis, ce que Chris Lamquet a fait de mieux !

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DMC, matériel publicitaire © Wakasugi / 12 bis
DMC ou Detroit Metal City de Kiminori Wakasugi
Ce manga assez atypique et schizophrène marche très bien au Japon. L’histoire d’un jeune homme plutôt précieux, amateur de poésie, de pop suédoise, propre sur lui et assez sensible. Il se retrouve guitariste et chanteur d’un groupe de death metal le plus abject et le plus immonde jamais imaginé. À mourir de rire ! Le premier épisode est sorti en septembre. 7 épisodes déjà prévus.

Mars 2009

Robin T1 d’Héloret et Pierre Boisserie
Robin des Bois revisité par Pierre Boisserie. Le dessin d’Héloret est somptueux, en très grande progression.
> lire nos entretiens exclusifs avec Pierre Boisserie et Héloret

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Robin T1, extrait inédit
mise en couleurs de Delf
© Héloret - Boisserie / 12 bis
Génial de Jean-Paul Krassinsky et Michel Durand
Les deux auteurs ont bossé dans une agence de publicité. Justement Génial est une agence de publicité où sévissent deux « total losers » que tout le monde méprise. En réussissant un gros coup, ils deviennent soudain les stars de l’agence. On leur confie d’autres missions qu’ils ratent... Pour les emmerder, leur patron va leur confier un putain de client qui vient d’Amérique et qui s’appelle Al-Qaïda ! Ce sont des gags en une page mais qui se suivent. Le ton est très fin. C’est à pleurer de rire.

Avril 2009

Tokyo Land de Benjamin Reiss
Un genre de roman graphique et intimiste. L’auteur est tombé amoureux d’une Japonaise en France et l’a suivie au Japon. Il raconte son arrivée et sa vie là-bas, ses relations avec son regard d’Occidental sur les codes japonais, sur leur façon de travailler. C’est joliment dessiné, avec un graphisme rond assez lumineux. Un peu dans l’esprit du film Lost in translation de Sofia Coppola.

L’Idole et le Fléau T1 de Laurent-Frédéric Bollée et Igor Kordey
Cette série d’anticipation pourrait se rapprocher du film les Fils de l’homme. Dans un futur assez lointain, tous les enfants mouraient à 6 ans 3 mois et 27 jours. Évidemment, cela provoque un certain chaos dans le monde, et des théories se révèlent ici ou là autour de cette malédiction. Cette série d’actions en 4 tomes va essayer de chercher l’explication de tout cela. L’histoire raconte l’enquête d’un flic sur un réseau terroriste responsable d’un attentat monstrueux à Sydney. Il remonte une piste qui va le mener d’Australie à l’Angleterre en passant par la France. Le scénario est dense, émouvant, vraiment très bien écrit. Les dessins sont très beaux. Kordey voulait changer du registre historique [l'Histoire Secrète de Pécau chez Delcourt, ndlr]. D’ailleurs, nous avons aussi signé un projet avec Jean-Pierre Pécau pour 2010.

Mai 2009
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Jogging T1, extrait inédit © Perna - Mainguy / 12 bis

Jogging T1 de Perna et Mainguy
Un album humoristique dans le genre Camping-car de Patrick Perna et Philippe Bercovici. Le deuxième tome de cette dernière série est prévue en avril 2009.

Gemma de Fane et Nadège
Une BD jeunesse dans le style modernisé de l’école de Charleroi, avec une héroïne dans la lignée de Natacha, mais en plus actuelle. Gemma est une jeune mère de famille de 2 enfants. Son mari est un peu artiste et très étourdi. Elle a une double vie : elle est aussi agent secret… C’est moderne, bien foutu et surtout très bien dessiné !

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les Z T1, extrait inédit © Volante - Malka / 12 bis
Les Z T1 de Richard Malka et Volante
Sur le principe du Temps des Cités, Malka se réapproprie l’histoire d’une famille juive algérienne du Sétif, les Zemour, qui a tenu le haut du pavé du banditisme dans les années 70. Le film le Grand Pardon s’était déjà inspiré de cette famille. Au dessin, l’Italo-Belge Volante, très bon en réalisme, travaille actuellement chez Dupuis. Cet album s’inscrit dans notre volonté de traiter des grandes mafias françaises : Pierre Boisserie a choisi les mecs des cités d’aujourd’hui, Malka s’est intéressé à la mafia juive, Henri Fabuel va traiter la famille Hornec, les Manouches de Montreuil.

Septembre 2009

Les Passagers du Vent T6 : la Petite Fille Bois-Caïman Livre I de François Bourgeon
Il est encore un peu tôt pour dévoiler quoi que ce soit au sujet de cet album. Il faudra patienter encore quelques mois avant d’en savoir plus... La seule chose que nous pouvons vous dire, c’est que vous y retrouverez une « Isa » plus rebelle et plus libre que jamais… [en exclusivité, Auracan.com aura le plaisir de vous dévoiler
dès le 5 janvier 2009 le visuel de couverture du Livre I de la Petite Fille Bois-Caïman ! ndlr]
> lire notre article exclusif présentant le retour des Passagers du Vent

Abe et la Gribouille de Fane et Juan
Encore de l’humour classique (école de Charleroi). Deux auteurs BD deviennent acteurs de la BD qu’ils dessinent. Ça a super la pêche !
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Mafias & Co. Ils se sont évadés. La belle Ginette, extrait © Espé - Bartoll - Ploquin / 12 bis
Mafias & Co T2 collectif autour de Frédéric Ploquin
Coédité avec Fayard. Frédéric Ploquin revisite les thématiques du grand banditisme en France dans Parrains & Caïds. Après les grandes évasions, nous continuons sur le deuxième thème : les braquages et les casses. Nous avons programmé de faire un troisième collectif  sur les mafias du monde. Nous ferons appel aux mêmes auteurs en fonction de leur disponibilité et de leur envie.
> lire nos entretiens exclusifs avec Pierre Boisserie et Frédéric Ploquin

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Malicorne T1, extrait inédit
© Montaigne - Legris / 12 bis
Le Chameau T1 (titre provisoire) 
écrit par Fabien Nury et Maurin
dessiné par Chabanne et Bedovel

Cette histoire devait être un roman, j’ai conseillé d’en faire une BD. Trois compagnons d’armes du front de 1914-1918, un Corse   homme de main de la mafia de Marseille, un grand aristocrate fils d’industriel du Nord et un tirailleur marocain, se sont unis dans l’épreuve. Revenus à leur vie normale, ils se retrouvent dans le Riff marocain, en pleine insurrection. Chacun avec des objectifs différents : objectifs financiers pour le Corse, rêves d’un État musulman indépendant de la France et du Maroc pour le tirailleur, folie des grandeurs pour l’aristo qui veut devenir le roi du Riff. Le contexte politique, historique et géopolitique est vrai, mais l’histoire totalement inventée. Deux dessinateurs venus de l’animation mettent en images ; il y aura l’énergie de l’un et le trait réaliste de l’autre.


Abe et la Gribouille de Fane et Juan
Encore de l’humour classique (école de Charleroi). Deux auteurs BD deviennent acteurs de la BD qu’ils dessinent. Ça a super la pêche.

Le Temps des Cités T2 de Frédéric Ploquin, Pierre Boisserie et Luc Brahy
C’est l’histoire de petits loulous des cités qui deviennent petits caïds. C’est raconté en trois épisodes assez classiques : l’ascension, le sommet et la chute.
> lire nos entretiens exclusifs avec Pierre Boisserie, Frédéric Ploquin et Luc Brahy

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Malicorne T1, extrait inédit © Montaigne / Legris / 12 bis
Octobre 2009

Pulsions
T2 de Corbeyran, Richard Malka et Djillali Defali
Les deux scénaristes voulaient vraiment travailler ensemble. Sur le thème d’un thriller policier, Malka écrit les planches relatives à la femme flic qui enquête sur le tueur en série, tandis que Corbeyran écrit les pages concernant ce tueur en série. Une écriture originale par les deux auteurs, un peu comme s’ils dirigeaient chacun leur acteur. Defali met en images comme un réalisateur ! Prévu en trois tomes, au moins.


Malicorne T1 de Jérôme Legris et Thimothée Montaigne
À la base, ce diptyque très bien écrit est un scénario de film, d’ailleurs signé depuis. Thimothée Montaigne [le Cinquième Évangile chez Soleil, ndlr] réalise un dessin somptueux. L’histoire se passe au XIXe siècle. Malicorne est un ancien gradé de l’Armée napoléonienne. Après les guerres impériales, il devient tueur à gages pour le préfet de police, éliminant les personnes dérangeantes politiquement ou socialement. Mais il sombre petit à petit dans l’alcool, la prostitution, la drogue, jusqu’au jour où il se rend compte combien il est dégoûté par ces basses œuvres et décide de rompre le pacte avec le préfet. Pour vivre, il devient duelliste professionnel. Un jour, le préfet de police revient lui confier une dernière mission qu’il ne peut pas refuser : éliminer le chef d’une société secrète très dangereuse en train de se constituer. Cette société secrète, genre club de suicides, rassemblent des gens déprimés plutôt fortunés qui n’échappent jamais à la mort. Malicorne découvre que la fille du préfet de police est entrée dedans parce que son mari s’est fait tuer en duel par... Malicorne évidemment !


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Malicorne T1, extrait inédit © Montaigne - Legris / 12 bis

Propos recueillis par Manuel F. Picaud en octobre et novembre 2008
Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation préalable
© Manuel F. Picaud / Auracan.com


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Manuel F. Picaud
26/11/2008