Lancée au sein d'une étonnante soirée
au Palais de Tokyo à Paris (déstructuration
des lieux et des styles, froid glacial et musique assourdissante),
la revue Bang ! (pourquoi Bang ? parce que Pan
! explique l'édito
) se présente d'ores
et déjà comme une vitrine branchée et
sensiblement élitiste de la bande dessinée d'aujourd'hui.
A travers une maquette et une mise en page irréprochables,
ce premier numéro, doté d'un dessin de couverture
de l'inévitable François Schuiten et
d'un logo tout sauf graphique, contentera les esthètes
bobos et laissera les autres totalement indifférents.
Ainsi, l'équipe dirigée par Vincent Bernière,
collaborateur du magazine Beaux-Arts, a opté pour une
ligne éditoriale parisianiste à souhait, "branchouille"
pour ne pas dire "in". C'est dommage, et ce n'est
pas ainsi que le 9e art accédera aux grands médias
français.
Le sommaire parle de lui-même : interview et histoire
courte inédite de Monsieur François Schuiten
(encore !
silence dans la salle), comic strip d'Yves
Got et Lewis Trondheim, reportages dessinés
par Fabrice Neaud et Riss, dossier sur Reiser
(notons, au passage, que Bernière, rédac'chef
du présent magazine, est commissaire de l'exposition
Reiser présentée à Angoulême
),
manga érotique d'un goût bien douteux par Frédéric
Boilet, chronique de Vincent Ravalec qui déclare
ne plus lire de bandes dessinées (intéressant
)
et diverses autres choses. Retenons tout de même un
passionnant article de Thierry Smolderen sur son maître
à penser, j'ai nommé Windsor Mc Cay, et une
discutable sélection des albums publiés cette
année.
Quoi qu'il en soit, bon vent à Bang !, une revue (hors
de prix) qui se positionne sur le terrain de 9e Art, la très
sérieuse publication dirigée par Thierry Groensteen.
Tiens, c'est marrant, les deux se partagent certains chroniqueurs
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