Dieu
Tome 1 & 2 : à Corps perdu & à Cœur ouvert
Scénario : Damien Marie
Dessins : Karl T.
Couleurs : Usagi et Irène Häfliger
Dupuis
Cocktail explosif
Karl T. et Damien Marie, les auteurs de la tétralogie la Cuisine du Diable sur la mafia américaine chez Vents d’Ouest, poursuivent leur collaboration. Ils lancent chez Dupuis une nouvelle série Dieu dont ils sortent les deux premiers tomes en même temps. Avec six albums au compteur rien qu’en 2010 chez Bamboo, Vents d’Ouest et donc Dupuis, Damien Marie s’affirme comme l’un des spécialistes des thrillers qui donnent le frisson. Contrairement à ce que laisserait sous-entendre le titre, il a plutôt conçu une nouvelle machination diabolique, mêlant trafic d’organes, politique, terrorisme et criminalité.
Aussi loin qu’il s’en rappelle, Alex Ripern a toujours vu Annie sa mère chirurgienne opérer et sauver des vies humaines. A 17 ans, ce lycéen en classe Terminale aspire lui aussi à faire médecine. Il termine l’année à réviser quand il ne sort pas avec Elisa sa petite amie, et son grand frère Lilio. Mais un matin, alors qu’il devait prendre le bus, il échappe de peu à un attentat meurtrier grâce à Elisa qui est venue le chercher en scooter. Tandis que le jeune couple bien secoué par la déflagration est retourné à la maison, sa mère déboule et l’enjoint de se dépêcher à disparaître. Elle l’assure qu’il était visé dans l’attentat. Elle n’a pas le temps d’expliquer pourquoi elle et lui sont menacés mais lui confie une clé USB contenant des données cruciales. Peu de temps après, Alex et Elisa apprennent à la radio qu’Annie est morte et s’aperçoivent que Lilio a disparu… Et ils se retrouvent traqués… Pourquoi ? Et qui est donc ce Dieu qui semble tout manipuler ?
Pour cette nouvelle série, Damien Marie replonge dans ses thèmes de prédilection qu’il a déjà abordé dans Ceci est mon corps et Need : ceci est mon sang dans la collection Grand Angle chez Bamboo : les liens abominables entre les puissants et la santé. Il propose une poursuite infernale de jeunes gens. Le lecteur se prend naturellement d’affection pour eux et tente de comprendre l’origine du problème. Or entre scènes de flash back et éclairages sur les poursuivants, le scénariste ne livre qu’une partie des informations, à la manière des bonnes série télé, laissant croître le suspense jusqu'au bout. Karl T. livre des planches réalistes privilégiant parfois le rythme et la tension à l’esthétisme. Un petit regret concernant les couleurs qu’on aurait aimé plus sobres, plus constantes et moins sombres.
Finalement ce n’est que l’entrée en matière d’un puzzle passionnant…