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Le Malicorne  - Tome 1 : Première Partie, par Jérôme Le Gris et Rémy Bezançon, Thimothée Montaigne (12 bis)

Le Malicorne

Tome 1 : Première Partie

Scénario : Jérôme Le Gris et Rémy Bezançon
Dessins : Thimothée Montaigne
Couleurs : Sébastien Bouet

12 bis

La mission empoisonnée

Cet album est attendu avec impatience depuis deux ans déjà. En 2008, les deux éditeurs Laurent Muller et Dominique Burdot des éditions 12 bis présentaient déjà ce projet sur Auracan.com et dévoilaient quelques dessins très prometteurs de Timothée Montaigne, le dessinateur du Cinquième Évangile chez Soleil. Et le plaisir est à la hauteur des espérances. Quelques mois seulement après la sortie également chez 12 bis d'Horacio d'Alba, un premier album remarquable du même scénariste Jérôme Le Gris venu du cinéma, ce nouveau diptyque possède assurément un très beau potentiel. On y retrouve d'ailleurs le thème du duel. À la base, ce diptyque très bien écrit est un scénario de film.

L’histoire se passe à Paris peu après la chute du Premier Empire. On pense naturellement à l'ambiance de la série chez le même éditeur de Ils étaient dix d’Éric Stalner dont le T.4, fin du premier cycle paraît en fin septembre. Malicorne est un ancien gradé de l’Armée napoléonienne entraîné à tuer sans état d'âme. Avec la Restauration, il est engagé comme tueur à gages pour Sainte-Croix, le préfet de police, chargé des basses besognes du nouveau Régime. Puis écoeuré par ce qu'on lui demande, il quitte le service royal et devient duelliste professionnel pour gagner sa vie. Jusqu'au jour où le préfet de police revient lui confier une dernière mission à prix d'or qu’il ne peut pas refuser. Il doit éliminer Jacob, le chef charismatique du club des Enfants rouges. Dans ce monde sans espoir, cette secte très fermée accueille des gens désœuvrés ou désespérés qui cherchent à réussir leur suicide à coup sûr. Mais approcher la cible est par nature très périlleux...

Ce récit très original est dessiné de manière très cinématographique et hyper réaliste par Thimothée Montaigne, très en forme. Il n'hésite pas à varier les dispositions et ajoute quelques pleines pages dans des atmosphères lourdes, voire lugubres soulignées par un dessin et des couleurs à forte densité de noir, dans des tons orangés et bleus gris. La force du dessin est telle que de nombreuses cases expriment tout sans bulles ni textes complémentaires. Il faut dire que les deux auteurs sont aussi scénaristes pour le cinéma.

Cet album est une pépite de la rentrée
. Espérons que le retard à l'allumage sera compensé par une sortie rapprochée du T.2.

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Manuel F. Picaud
02/09/2011