Les Faux Visages

Scénario : David B.
Dessins et couleurs : Hervé Tanquerelle

Futuropolis

Des Robins des Bois des temps modernes ?

Les éditions 12 Bis auraient aimer créer une collection sur le grand banditisme, autour de Frédéric Ploquin, journaliste spécialisé à Marianne. Mais ce thème populaire est repris avec justesse par Futuropolis. Dans une grande verve de polar, David B. propose d'imaginer la vie du fameux Gang des Postiches.

Cette équipe de braqueurs a de 1981 à 1986 écumé 27 banques et vidé 1300 coffres. Très professionnels, ils se mêlaient aux clients habillés normalement, mais portant des perruques, des fausses moustaches ou barbes. Pendant qu'une partie de la bande gardait les otages, l'autre vidait les caisses et coffres en un temps record. Et ils disparaissaient dans la nature, énervant au passage les forces de l'ordre impuissantes ou désorganisées.

Tout l'art de Davd B. est de chercher à comprendre comment cette équipe éclectique a pu se rassembler et cohabiter durant ces années. Il dissèque leurs caractères et leurs motivations possibles. L'idée serait de venger la mort d'un des leurs en s'attaquant au cœur du système : les banques. S'il ne s'agit pas d'un documentaire formel, ce roman graphique très précis, chronologique et factuel est d'une grande crédibilité, écornant au passage les flics ripoux et la guerre des polices. Le drame de cette cavalcade de casses est adoucie par un dessin plein de vie d'Hervé Tanquerelle. Il choisit une bichromie bleu gris dans une atmosphère de polar noir. Avec des dialogues croustillants et ce style graphique, cette comédie dramatique ferait presque penser à l'ambiance des Tontons flingueurs.

Un vrai plaisir de lecture.