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Nankin, par Nicolas Meylaender, Zong Kai (Editions Fei)

Nankin

Scénario : Nicolas Meylaender
Dessins et couleurs : Zong Kai

Editions Fei

Un récit saisissant et questionnant

Nankin, décembre 1937 : l’armée japonaise se lance dans un massacre qui va durer six semaines. La famille de la petite Xia Shuquin est prise au  cœur de la tourmente qui fera 300.000 victimes. Au Japon, 74 années plus tard, dans le cadre d’un procès contre des négationnistes, un avocat chinois retrace le parcours de la fillette, à travers une série de témoignages qui le confronte à son tour aux horreurs du passé.

On ne peut réprimer un doute sur les visées de cet album : un scénario assez manichéen quoique bien construit, un dessinateur membre de l’intelligentsia chinoise (vice-directeur d’un département de l’académie des Beaux-Arts du Sichuan), pour laquelle toute opportunité de mettre à mal l’éternel concurrent asiatique est bon à prendre. Il n’en reste pas moins que le sujet mérite l’intérêt. De plus, dans ce cas précis, le doute sur la sauvagerie des troupes japonaises n’est guère permis.

Côté graphique, le dessin recèle un vrai dynamisme. Le rouge utilisé en fond dans les scènes historiques a le mérite de mettre rapidement dans l’ambiance. Le dessinateur profite particulièrement bien du format à l’italienne pour des fresques saisissantes. Au détour de quelques scènes, on croise aussi un étrange personnage, John Rabe, un nazi allemand au nom anglais qui sauva bon nombre d’innocents en se servant du drapeau à croix gammée comme protection, une  incongruité pour nous Européens qui méritait là-aussi d’être évoquée.

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Antoine Hudin

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Juge Bao - T1 & 2
31/01/2012