Ars Magna
Tome 1 : Énigmes
Scénario : Didier Alcante
Dessins : Milan Jovanovic
Glénat, collection Grafica
Jeu de piste maçonnique
Les éditions Glénat ne se lassent pas de la BD ésotérique et maçonnique. Après Le Triangle Secret de Didier Convard et ses dérivées ou suites, l’éditeur de la collection La Loge noire, installé à Grenoble, a démarré en 2011 La Conjuration des vengeurs, une série au cœur des obédiences maçonniques. Avec Ars magna, il propose une quête d’un secret conservé par une loge maçonnique, à l’époque de l’occupation nazie de la Belgique. Comme dans Vikings (Soleil) de Patrick Weber, (Soleil) ou L'Héritage du Diable de Jérôme Félix, il oppose les forces du Mal incarnées par des SS aux ordres du Führer aux justes mêlant un universitaire érudit et des résistants.
A Bruxelles en 1943, un colonel SS débarque chez le professeur Von Kessel. Il cherche un coffre. Ses hommes le trouvent facilement derrière un tableau incarnant un acacia, « symbole de la connaissance et de l’initiation aux choses secrètes »… mais « aussi de renaissance ». Voulant éviter de devoir aider les intrus, le dépositaire du coffre se jette par la fenêtre. Croyant découvrir le secret Ars Magna, permettant d’assurer les 1000 ans autoproclamés du Reich, le colonel ne trouve qu’une phrase énigmatique. Le début d’un jeu de piste menant au précieux trésor gardé par une loge maçonnique. Mais c’est sans savoir que les résistants aidés d’un professeur universitaire vont tenter de le récupérer avant l’occupant…
Ces ingrédients ont déjà fait leurs preuves en matière d’actions, de mystères et de rebondissements. La quête d’un trésor métaphysique est-il art royal, secret alchimique ou toute autre chose ? Derrière ce secret du « grand art », faut-il chercher le traité mathématique éponyme de Girolamo Cardano (1545) permettant de résoudre les équations cubiques et quartiques ? Ou encore l’ouvrage de référence de Raymond Lulla, alias Ramon llull, un écrivain mystique catalan franciscain (1232-1315) tentant justifier la religion par la philosophie ? Ce sont peut-être des pistes intéressantes à creuser tout en découvrant de nombreux symboles maçonniques. Sur un scénario d’une belle fluidité d’Alcante, tout en laissant planer une dose suffisante de mystère, le beau dessin réaliste de Milan Jovanovic soigne autant les personnages en ligne assez claire et les décors de manière précise sans oublier les scènes d’actions avec notamment le déraillement d’une locomotive impressionnant. Certes, le genre n’est pas vraiment renouvelé mais il constitue la base d’une série passionnante autour des valeurs de la franc-maçonnerie.
Une trilogie à découvrir.