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100 bullets - Tome 1+2 , par Brian Azzarello, Eduardo Risso, collection Vertigo classique (Urban Comics)

100 bullets

Tome 1+2

Scénario : Brian Azzarello
Dessins : Eduardo Risso

Urban Comics, collection Vertigo classique

Un comics addictif

La litanie est la même, chaque fois : " Dans cette mallette, vous trouverez une arme et cent cartouches non identifiables. Quoi que vous décidiez de faire, vous serez au-dessus de la loi. Aucun organisme ne pourra vous inquiéter... Vous resterez libre." . Pourquoi l'agent Graves remet-il cette mallette ? Quel est son objectif ? Comment choisit-il les acquéreurs ? Est-ce du au hasard ? Est-ce une machination, ou une vengeance ?

100 bullets fait partie de ces séries qui conduisent à l'addiction. Dès le premier tome, le lecteur se pose des questions sur cette histoire. Qui sont les agents Graves et Sheperd ? Quelles sont ces images plaquées au milieu d'une histoire et ne semblent avoir aucun sens? Ce n'est qu'au deuxième tome que le lecteur pense trouver la lumière alors que les auteurs le mènent à l'intérieur d'un sombre labyrinthe dont ils ont la solution.

Point d'absolution ici. A contrario de nombreuses histoires policières, Brian Azzarello souhaite un fil d'Ariane à son histoire. Si les personnages rencontrés sont tués, tant pis. Chez lui, il n'y a pas de héros. Notre monde contemporain est dévoyé et les quelques humains qui restent en sont les victimes. Chaque tome comporte plusieurs histoires qui s'imbriquent parfaitement les unes aux autres. Ce qui les lient peut être une image, un sigle, un personnage secondaire, mais au bout de la série, toute l'histoire se tient.

Eduardo Risso est connu des lecteurs français pour les différentes séries parus aux éditions Glénat (Chicanos, Je suis un vampire). Son trait est tout de suite reconnaissable. Tout à la fois limpide et torturé, il met en valeur le corps humain tout en montrant l'âme. Chez Risso, les ombres sont importantes. Elles remplacent la lumière, elles sont le décor.  Comme Brian Azzarello, le dessinateur de 100 bullets ne s'attarde pas sur les beaux profils. Une plastique parfaite peut cacher une âme malveillante.

Publiée chez Vertigo, la série a reçu plusieurs récompenses. Le lecteur français qui n'aura pas l'habitude des comics-books trouvera ici une porte d'entrée parfaite. Une histoire complexe dans notre monde contemporain, un dessinateur qui a déjà été publié chez les éditeurs français et une parution régulière chez Urban Comics.

Manipulé de la première à la dernière page, le lecteur retient son souffle. Il finit tendu et presque apaisé de 100 bullets. C'est une lecture dont on ne ressort pas indemne.

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Hervé Beilvaire

Du même scénariste :

First Wave - T1
03/04/2012