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Z comme Don Diego - Tome 1 : Coup de foudre à l'hacienda, par Fabcaro, Fabrice Erre (Dargaud)

Z comme Don Diego

Tome 1 : Coup de foudre à l'hacienda

Scénario : Fabcaro
Dessins : Fabrice Erre
Couleurs : Sandrine Greff

Dargaud

Un drôle de Zorro ...

Quand arrive en ville la belle Sexoualidad, le coeur de Don Diego fait un bond. Mais la jeune femme ne soupire que pour Zorro. Un cruel dilemme pour notre homme, puisque Zorro/Don Diego c'est lui. Tout en essayant de gérer sa double personnalité (comme il le peut), notre héros va faire tout son possible pour faire comprendre ses sentiments à la jeune femme. Heureusement, il peut compter sur Bernardo, le serviteur muet !

La parodie n'est pas un exercice facile. On peut tomber dans le cliché éculé. C'est pourquoi Z comme Don Diego est une double réussite. En prenant pour thème Zorro, les auteurs s'en prennent à un monument du western et la période dont ils s'inspirent (la série de Walt Disney, avec Guy Williams) est sans doute la plus connue. Parodiée de toutes parts, la bande dessinée ne fait pas exception à la règle. On peut citer Zorry Kid de Benito Jacovitti, Gai-Lorro de Gotlib, voire un épisode de Smith et Wesson par Corteggiani et Tranchand. Il fallait oser faire une parodie de Zorro en bd, ils ont réussi.

Dès la page de garde, le lecteur est au courant, il est question d'une "psychanalyse" sur le masque. Les exemples sont nombreux : Santo, Spider-Man, Plageman et notre Zorro. Un héros qui a du mal à cacher sa double-vie. Le scénario de Fabcaro, s'appuyant sur des gags en six cases, est rigoureux. L'auteur qui généralement use du cynisme, se lâche complètement et ose tout : situations décalées, questions importantes (les duellistes se reposent-ils ?), maladresses des personnages. L'auteur montre qu'il connaît Zorro. Sous des dehors décapants, on reconnaît tous les personnages et ce qui pourrait être leurs travers.
Fabcaro a trouvé un magnifique comparse en la personne de Fabrice Erre. Auteur qui pratique l'humour, son dessin sert le scénario désopilant. Un trait fluide, des attitudes caricaturales et un rythme qui colle aux six vignettes. Dès la premières case, le ton est donné, le lecteur est prêt à sourire. Pour les téléspectateurs de la série, ils auront le bonheur de reconnaître leurs héros favoris avec les coiffures d'époque; un régal.

Une excellente surprise que ce pastiche de Zorro. Aucun gag ne tombe à plat, on est pris dedans dès la première case. Le duo, avec ce double exercice de style (gaufrier en six cases/pastiche), nous offre une magnifique occasion de rire de nos classiques tout en déclamant notre amour du genre. Merci messieurs !

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Hervé Beilvaire

01/05/2012