De Cape et de crocs

Tome 10 : De la Lune à la terre

Scénario : Alain Ayroles
Dessins et couleurs : Jean-Luc Masbou

Delcourt, collection Terres de Légendes

J’entends le loup, le renard et le lapin…

Il y a dix-sept ans, naissait une série à nulle autre pareille qui accouchait à chaque tome, d’une nouvelle merveille. La recette ? Toujours la même et pourtant, nulle lassitude ni le moindre essoufflement à l’horizon. Pas même au dixième et dernier tome… Dernier ? Malheureusement, oui. C’est que les meilleures choses ont une fin.

On retrouve donc dans cet ultime opus, tout ce qui a fait le succès de la série. Des intrigues multiples et foisonnantes – il faut parfois s’accrocher pour tout suivre ­– des personnages hauts en couleurs, charismatiques en diable, qui manient aussi bien la lame que le verbe. Car en digne héritier d’Edmond Rostand, les traits d’Ayroles s’enchainent, les rimes fusent, impeccables, imparables. Ajoutons encore des scènes d’actions virevoltantes – duels et abordages au programme –, des idées délirantes et de l’émotion pure, allant même s’immiscer jusqu’au cœur d’un caillou. Les dessins de Masbou ne sont pas en reste. Ils nous en mettent plein la vue avec des décors grandioses, des vues travaillées jusque dans les moindres détails et des personnages expressifs et vivants. La mise en couleur est à l’avenant, transformant chaque case en peinture, chaque planche en fresque.

N’y a-t-il donc point de défaut dans cet ultime opus ? Si, un seul : il est le dernier. Mais pouvait-on rêver mieux pour clôturer une aventure d’aussi longue haleine ? Non. Les auteurs ont répondu à toutes les attentes et nous ont offert un bouquet final épique. Toutes les intrigues développées en cours de route trouvent une conclusion. Toutes sauf une : pourquoi le lapin Eusèbe a-t-il été condamné aux galères ? Une histoire que le facétieux lapin commence en fin de tome avant de s’interrompre pour mieux la reprendre dans… un nouveau diptyque ! Ouf. Quand il n’y en a plus, il y en a encore ! En garde !