Silex and the city

Tome 3 : Le Néolithique, c'est pas automatique

Scénario, dessins et couleurs : Jul

Dargaud

Jubilations préhistoriques

Cela ressemble à Astérix et Obélix. D'ailleurs ça commence presque pareil. Sauf que cette série ne se déroule pas à l'époque de Jules César, mais à la Préhistoire. Et tout autant, voire plus encore qu'avec le couple Goscinny et Uderzo, elle nous en apprend sur nous mêmes et notre époque dont l'auteur unique s'inspire allègrement. Tout nous fait penser à l'actualité au temps d'internet. Ici point de ix pour identifier le fameux village des gaulois, mais une famille Dotcom (manière de prononcer .com en anglais) avec des prénoms irrésistibles : web, spam, url et blog ! Ici seul aux commandes, Jul s'amuse et fait généreusement partager ses sarcasmes sur l'actualité au travers de cette famille Dotcom.

Au sommaire de ce T.3, le réchauffement de la planète, un incident volcanique aux conséquences écologiques énormes, la naissance du réseau social révolutionnaire Flèches-book, les expulsions, les stratégies de communication de crise, le Triple A, la fin du monde le 21 décembre -40012... Mais où va-t-il chercher tout cela ? Petit détail, contrairement à la mention de la couverture "le changement c'est maintenant", n'y voyez pas une évocation de la campagne présidentielle de l'actuel locataire du Palais de l’Élysée, mais ce slogan du candidat Hollande est tellement générique qu'il convient déjà à une vallée qui cherche à résister à l'évolution...

On rit souvent, jaune très souvent, de son humour grinçant épargnant peu de monde et de ses critiques affutées sur l'évolution de notre monde actuel qu'il décrypte avec sa jungle d'êtres d'âges divers. Le succès de cette série a été immédiat avec 160.000 exemplaires vendus et se concrétise déjà par son adaptation au petit écran sous forme de 40 épisodes de dessins animés pour Arte. On pourrait regretter parfois un dessin un peu trop caricatural et de plus nombreux gros plans sur les protagonistes que les épisodes précédents, mais l'ensemble est plaisant, et même ressourçant en cette rentrée maussade.

Une bonne dose d'indignation !