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Hertz - Tome 3 : Le Frère qui n'existait pas, par Éric Adam et Didier Convard, Denis Falque et Christian Gine, collection La Loge noire (Glénat)

Hertz

Tome 3 : Le Frère qui n'existait pas

Scénario : Éric Adam et Didier Convard
Dessins : Denis Falque et Christian Gine
Couleurs : Yannick Lecot

Glénat, collection La Loge noire

Assassinats au Camp de Norman Cross

Dans la grande famille du Triangle secret, Hertz aurait pu être la déclinaison centrée sur des personnages secondaires de la série mère imaginée par Didier Convard, un peu à la manière de XIII Mystery avec d'ailleurs un dessinateur différent pour chaque album. Mais, cette série s'oriente davantage vers des moments de l'Histoire des Francs-Maçons, par l'artifice du Maître Franc-Maçon Martin Hertz. Le T.1 évoquait la Seconde Guerre mondiale et la persécution des Maçons. Le T.2 s'intéressait au journal intime de Martin Hertz et racontait sa jeunesse où il a croisé le futur Cardinal Montespa. Désormais, les prochains tomes vont s'appuyer sur des archives permettant de remonter plus loin dans le passé... Cette nouvelle histoire complète de 72 page est signé avec Éric Adam qui a trouvé le thème de l'album dans ses recherches documentaires. Cet épisode évoque la Franc-Maçonnerie sous Napoléon comme l'a déjà fait récemment Michel Dufranne et Alexis Alexander, dans la saga Souvenirs de la Grande Armée, en cours de parution chez Delcourt.

En 1999, Léa et Martin Hertz découvrent dans leur grenier des trésors familiaux inattendus. Non des métaux précieux, mais les mémoires intimes d'un lointain aïeul, André Hertz, Franc-Maçon comme Martin, membre de la même loge Eliah fondée au 19e siècle. Tout commence en 1814 en Angleterre au camp de prisonniers de soldats napoléoniens. Curieusement, des "Francs-Maçons avant d'être fonctionnaires britanniques" de la Loge Blood of Pelican dont le nom n'est pas choisi au hasard, laissent leurs frères français poursuivre leurs rites maçonniques au sein de leur nouvel atelier Les Captifs à Babylone et même facilitent une évasion de sept d'entre eux poursuivre leur œuvre au dehors. Mais le plan échoue. Plus d'un quart de siècle plus tard, sept cadavres sont retrouvés sur une plage britannique. Qui les a trahis ? Pourquoi ?

D'album en album, le pionnier du genre Didier Convard n'hésite plus à dévoiler des secrets anciens transmis de puis plusieurs siècles, à livrer des images inédites de la Franc-Maçonnerie, à faire des allusions aux cérémonies des trois premiers grades et quelques mythes. Ainsi verra-t-on le rite d'installation, de nombreux symboles, les habits, des formules, l'assassinat d'Hiram, une tenue funèbre... Avec la couverture explicite et réussie d'André Juillard montrant un homme masqué en tenue de Maître, l'album est sans doute le plus explicite de toute la série. Construit comme un polar scientifique rondement mené, l'épisode copieux consiste à élucider les sept meurtres. La partie contemporaine est dessinée par Christian Gine en bonne cohérence avec l'habituel dessinateur de ce volet. Le flash-back historique est justement poursuivi par Denis Falque dans une veine réaliste de toute beauté. Il avait déjà réalisé la partie médiévale d'INRI. Il montre sa capacité à travailler sur toutes les époques. On regrettera tout de même des couleurs trop sombres.

Au final une fiction riche, documentée et originale.

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Manuel F. Picaud
  

Dans la même série :

Hertz INRI - T4 Les Gardiens du Sang - T4 Les Gardiens du Sang - T1

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04/11/2012