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Severed : Destins mutilés, par Scott Snyder, Scott Tuft, Attila Futaki, collection Urban Indies (Urban Comics)

Severed

Destins mutilés

Scénario : Scott Snyder, Scott Tuft
Dessins : Attila Futaki

Urban Comics, collection Urban Indies

À la recherche du père...

En recevant une lettre, Jack Garron se souvient. Il y a presque 40 ans, au début du XXème siècle, il est parti sur les routes de l'Amérique, à la recherche de son père. Seul indice, une lettre et une adresse à Chicago. Une rencontre va le tourmenter toute sa vie, celle du Mal.

Severed ("coupé-tranché" pour la traduction) est un comic-book d'horreur. Non pas celle, factice, où des litres de sang dégoulinent et la page d'après est consacrée à l'humour pour soulager la tension. Severed, c'est la chose qui est sous le lit, le croque-mitaine qui nous attrapera un jour. Severed ne parle pas uniquement du Mal. C'est aussi le thème de la route, de trouver un ami fidèle et de tout partager avec lui.

Ces thématiques sont les écrits de deux auteurs : Scott Snyder et Scott Tuft. Si le premier est connu dans le monde des comics, le deuxième se consacre au cinéma. Par contre, les deux hommes se connaissent et sont amis depuis plus de 20 ans. Avec Severed, ils vont chacun s'aider, se corriger, au point de faire un récit qui prend son temps, sans qu'il n'y ait de longueur. La tension est toujours palpable et ne fait que croître ou s'amenuiser un peu. Le lecteur a toujours le choix de ne pas tourner la page, mais le récit est construit de telle façon qu'automatiquement, la page est tournée.

Si l'histoire est bien construite, Severed n'a pas des dessins, mais des peintures. Chaque case d'Attila Futaki est une peinture en soi. Réaliste, n'hésitant pas à jouer avec les décors (espace vierge, bois touffus, maison exigüe...), il rajoute ce piment qui fait de Severed un incontournable. Pour que le résultat soit plus réaliste (et donc plus horrible), le dessinateur n'a pas hésité à se documenter sur la période racontée.

Loin de l'image du comic-book, Severed fait remonter les peurs les plus profondes. Si la tension est palpable, les auteurs ont pu montrer les horreurs commises. Horrible, mais jamais gratuit, Severed vous fera frémir.

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Hervé Beilvaire
21/05/2013