Universal War Two
Tome 1 : Le Temps du désert
Scénario, dessins et couleurs : Denis Bajram
Casterman
Il est mort le soleil...
Trente ans après les événements décrits dans Universal War One (Quadrants) et sept ans après le dernier album de ce premier cycle, Denis Bajram nous emmène dans une nouvelle épopée galactique avec cette Universal War Two prévue en six tomes chez Casterman. L'éditeur qui réédite l'intégrale de Transperceneige s'offre donc une percée remarquée dans la science-fiction en bande dessinée.
Beau point de départ à ce Temps du désert, l'histoire intègre suffisamment d'éléments clés du premier cycle pour que l'on y trouve ses marques. La lecture d'Universal War Two peut donc s'aborder indépendamment. Toutefois, l'univers mis en place est tellement riche et complexe, nourri aux classiques de la littérature de science-fiction, d'Arthur Clarke à Frank Herbert en passant par Isaac Asimov, qu'un effort d'acclimatation à celui-ci se révèle indispensable. On mesure alors combien l'auteur construit une oeuvre originale et personnelle.
Denis Bajram maîtrise son sujet. Sur le fond, d'abord, à travers une intrigue parfaitement articulée au cycle précédent et qui, loin d'en répéter les composantes, leur offre un véritable développement. Le Temps du désert met en scène des personnages à la psychologie fouillée et démontre que la SF peut être une projection dans l'avenir mais aussi un questionnement du présent et de ses aveuglements. À cet égard, la scène de l'attentat dans l'école s'avère particulièrement secouante !
Sur la forme, ensuite. Le dessinateur trouve cette fois la juste proportion entre son trait élégant, ses couleurs et les multiples effets informatiques qui les complètent sans jamais les alourdir ou tomber dans une démonstration gratuite. Quant au découpage, il explore les limites de la planche, les repousse... pour mieux la recomposer. Denis Bajram va jusqu'à assurer lui-même la maquette de l'album et concocter des compléments numériques.
Le Temps du désert impressionne donc en tous points, mais grâce ou à cause de la complexité de son univers, la séduction de la jolie Théa opérera plus vite et plus pleinement auprès des amateurs (éclairés) de SF.