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Monolith - Tome 1 : La voix dans le mur, par Jimmy Palmiotti et Justin Gray, Phil Winslade, collection Contrebande (Delcourt)

Monolith

Tome 1 : La voix dans le mur

Scénario : Jimmy Palmiotti et Justin Gray
Dessins : Phil Winslade
Couleurs : Chris Chuckry

Delcourt, collection Contrebande

Alice Cohen, une jeune droguée apprend que sa grand-mère lui a légué une maison. Pour en bénéficier, Alice doit se soumettre à plusieurs clauses. Dès le premier soir, une voix se fait entendre. Celle d'un être de la mythologie juive : le golem.

Monolith est un récit multi-genres. La créature vient de la mythologie juive, l'approche historique de New-York est véridique et l'ambiance s'approche très fortement du polar urbain. Malgré cela, les personnages principaux sont foncièrement humains. Ils n'ont pas de pouvoirs, ils cherchent de quoi survivre et quelquefois, ils découvrent des failles... Des personnages malmenés puisque l'histoire se passe entre les années 1930 et notre époque. Que ce soit dans ce passé ou notre présent, la vie décrite n'est pas facile : drogue, violence, extorsion... Une violence, certes, bien réelle, mais tempérée par la volonté des personnages principaux : ils veulent s'en sortir.

Jimmy Palmiotti et Justin Gray réussissent à mettre en place ce récit qui s'ancre dans notre dure réalité. Si le ton est juste, on peut regretter que les personnages secondaires sont caricaturaux (l'avocat, Prince), mais cette caricature nourrit l'intrigue. Quant au personnage du Golem, il n'est pas visible dans tout l'ouvrage, mais sa présence est palpable. Une présence tour à tour rassurante et menaçante, puisque c'est la main de l'homme qui dirige cette créature. Elle n'est pas humaine, n'a pas de conscience et ne peux pas évoluer humainement. Le style de Phil Winslade ne s'éloigne pas du réalisme, il est plutôt proche de la photographie. En dessinant chaque détail, tout au long du livre, il donne une identité aux lieux d'habitations. Mieux, en appliquant différentes techniques (angles de vues, plan rapprochés), il obtient un dessin qui sera "surchargé". L'ambiance qui s'en dégage est oppressante, comme si l'espoir de s'en sortir était faible.

Si ce premier tome n'est qu'une mise en bouche de cette mini-série, tout est mis en place pour nous plaire. Que ce soit le dessin ou le scénario, le lecteur est tout de suite accroché à cette histoire passionnante : un golem à New-York.

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Hervé Beilvaire
26/10/2013