Buck Danny

Tome 53 : Cobra noir

Scénario : Zumbiehl
Dessins : Winis
Couleurs : François Cerminaro

Dupuis

Guerre secrète

Il y a longtemps que des bruits couraient quant à une reprise de Buck Danny, plusieurs candidats, et non des moindres, avaient tenté le challenge. Avec Cobra noir, on y est, la série redécolle avec, aux commandes, Frédéric Zumbiehl (Team Rafale, Zephyr) pour le scénario, et Francis Winis, nouveau venu (ex-ingénieur dans l’aérospatial) au dessin.

Reprendre une série mythique, on s’en doute, n’est jamais chose aisée. Pour ce… 53ème tome des Aventures de Buck Danny, a contrario du joli dépoussiérage effectué pour la relance de Michel Vaillant, les auteurs jouent clairement la carte de la continuité. Zumbiehl plonge son scénario dans un contexte géopolitique proche de l’actualité (le Basran et son jeu de cache-cache nucléaire évoque immédiatement la position iranienne) et l’alimente de nombreuses données techniques, notamment quant aux appareils mis en scène. Quant à Winis, il tente de fondre au mieux son dessin dans le moule de celui de ses prédécesseurs. Rien à dire du côté des avions, véhicules divers… mais malheureusement, même si son souci de bien faire est évident, c’est auprès des personnages et de leur physionomie, parfois fort changeante d’une case à l’autre, que son trait montre ses limites. Sans doute faudra-t-il plus d’un épisode pour le dessinateur prendre ses marques avec ces vieux briscards de l’aéronavale.

Après avoir repris pied dans cet univers guerrier high-tech, ce one-shot serré, pourtant (un rien trop) bavard, se lit agréablement. Les fans se régaleront des infos techniques et du jargon pour initiés, mais chacun pourra adhérer à une belle montée du suspense, à des scènes aériennes très spectaculaires et à l’humour d’une esquisse de flirt entre Sonny Tuckson et Shana, pilote israélienne et cause d’un fameux retournement de situation en fin d’histoire.

À défaut de réaliser une prouesse de voltige aérienne, le nouveau Buck Danny prend son envol de manière encourageante, gageons qu’il aura atteint son altitude de croisière pour sa prochaine aventure.