Le Dahlia noir
Scénario : Matz avec David Fincher d'après James Elroy
Dessins et couleurs : Miles Hyman
Rivages/Casterman/Noir
Mensonges, crimes et ripoux
Avec une régularité de métronome, la collection issue du partenariat entre Casterman et Rivages/Noir continue de proposer d’excellentes adaptations de polars noirs en bande dessinée. Le chef d’œuvre The Black Dahlia de James Elroy entre donc dans ce prestigieux catalogue grâce aux efforts conjugués de Matz et David Fincher pour le scénario, et Miles Hyman pour une mise en images sublime.
Depuis des années, le réalisateur américain David Fincher rêvait d’adapter au cinéma ce roman. Il y avait travaillé avec Josh Friedman. Mais il a jeté l’éponge et Brian de Palma avait finalement tourné un film au succès mitigé en 2006. Avec l’auteur du Tueur et coresponsable de la collection Rivages/Casterman/Noir, il donne enfin vie à sa version de cette sombre histoire dans les bas fonds de Los Angeles au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ils vont tisser leur toile complexe avant de dénouer point par point tous les fils.
Dans une ville en profonds changements, deux anciens boxeurs se retrouvent collègues au Los Angeles Police Department, au service des Mandats. Dwight Bleichert, alias Bucky et l’autre Leland Blanchard, alias Lee sont désignés pour résoudre le crime odieux d’une jeune actrice, Elisabeth Short, alias Betty, surnommée Le Dahlia noir. Le premier noue une relation ambigüe avec Madeleine dans la haute société tandis que le second entretient une relation forte avec Kay. L’enquête traverse la ville tentaculaire au temps où Hollywood s’appelle encore Hollywoodland. Elle visite la scène lesbienne. Pleine de soubresauts, de mensonges, de trahisons et de corruptions, elle ne laissera pas indemnes les deux détectives.
La prouesse revient à Miles Hyman. Son dessin au fusain est prodigieux. Sa mise en couleurs informatique, toute en nuances grâce à ses niveaux de gris, correspond parfaitement à l’ambiance. Ses reconstitutions de la ville ou ses scènes de sexe sont remarquables. Un mini bémol pour des personnages parfois quelque peu figés.
Pour tous les amateurs de polars noirs.