Khaal, chronique d'un empereur galactique
Tome 2 : Livre second
Scénario : Louis
Dessins et couleurs : Valentin Secher
Soleil, collection Space opera
Gengis Khaal !
Khaal est né dans la fange et depuis lors, n’a cessé de gravir les échelons du pouvoir. Conquérant impitoyable, tyran galactique, il dévore à présent les mondes à bord de son vaisseau ogre et asservit les peuples. Ses deux frères semblent les seuls à pouvoir arrêter sa course folle. Y parviendront-ils avant qu’il ne reste plus rien ?
Khaal est un space opera comme on en voit peu et qui tire sa force de cette singularité. Car Khaal n’a rien du héros traditionnel ni même de l’anti-héros. C’est un super vilain, une vraie pourriture, un être abominable, mégalo et complètement siphonné auquel on ne peut ni s’identifier, ni s’attacher. Et pourtant… le charme opère. L’histoire de cet homme qui veut devenir un dieu ne se résume pas à des actes barbares gratuits. L’univers créé par Louis (Tessa) est digne des grandes fresques SF à la Jodorowski période Métabarons. Il y a un souffle épique indéniable, des idées originales – comme les visions prémonitoires qui surviennent pendant un orgasme ! –, une réflexion sur le pouvoir et une conclusion assez inattendue. Dommage que le ton soit parfois un peu trop grandiloquent, ce qui affaiblit le propos, et que ce deuxième tome aille un peu trop vite. L’univers aurait mérité d’être davantage exploité et on le sent à l’étroit dans ce diptyque.
Mais si l’histoire fonctionne aussi bien, c’est en grande partie grâce aux dessins fabuleux et la mise en couleur idoine de Sécher. Après une très belle couverture qui donne le ton, on rentre dans un univers graphique fascinant : des décors apocalyptiques grandioses, des scènes de rêves prémonitoires de toute beauté, des personnages expressifs et des scènes d’action dignes du 7èmeart. Bref, un diptyque qui plaira aux amateurs de SF pure et dure.