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King Richard, par Max Vier (Paquet)

King Richard

Scénario et dessins : Max Vier
Couleurs : Andres J. Mossa

Paquet

Le roi du ciel

Au début du XXème siècle, l’aviation, révolution technique, passionne les foules. Dans ce climat teinté de  rivalités nationalistes, pilotes et constructeurs pionniers s’affrontent dans de grandes courses aériennes. Parmi eux, Richard de Winter, hémiplégique mais bien décidé à regagner, dans le ciel, la légèreté qui lui fait défaut sur terre, s'oppose à son éternel rival Gabriel Montaigue. Entre eux, la belle Elise d'Astarac, première femme pilote de l'Histoire...

Étonnant album que ce King Richard écrit et dessiné par un autodidacte, Max Vier. Signer son arrivée dans le monde de la BD avec, d'emblée, un opus de 110 pages proche d'un roman graphique, n'est pas chose courante. On ne peut qu'être impressionné par ce que nous offre l'auteur helvète, plutôt actif jusque-là dans l'univers du cinéma. En effet, Max (von) Vier s'attache à un sujet difficile, la destinée de ce constructeur et pilote moins valide, dans un contexte qui l'est tout autant. À la trame générale des événements, l'auteur ajoute la vision personnelle du personnage principal, ses réflexions, et nous fait partager la fiévreuse passion qui le porte et le pousse à se dépasser. Le tout se complète de scènes de flash-backs et d'images oniriques, et l'aventure de Richard de Winter gagne toute sa dimension. L'ampleur des planches répond au souffle du récit. Le dessin de Max Vier est certes largement perfectible, mais il n'évite aucune difficulté. Cadrages étonnants, découpage éclaté, les cases virevoltent comme les fragiles machines volantes de ces fous du ciel, et nous entraînent dans le sillage de King Richard à la poursuite de son rêve.

L'auteur ne s'est pas attaché à une reconstitution historique précise. Il a préféré donner priorité à l'émotion et à la passion et les transmet remarquablement. Gageons qu'on le retrouvera avec un tel souffle épique mais avec un dessin davantage maîtrisé dans de prochaines publications. Car ce King Richard mérite assurément notre attention et laisse augurer du meilleur.

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Pierre Burssens

Pour en savoir plus : Le site de Max Vier

21/12/2013