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La Ballade de Magdalena - Tome 2 : Une olive mûrit face à la mer, par Christophe Dubois (Le Lombard)

La Ballade de Magdalena

Tome 2 : Une olive mûrit face à la mer

Scénario, dessins et couleurs : Christophe Dubois

Le Lombard

Mer amère

Cet album est le résultat de l'association de l'éditeur et du système de financement participatif My Major Company. Il s'agit du second volet - attendu - du beau diptyque de Chistophe Dubois. On avait découvert l'auteur avec le très moyennement convaincaint Cycle d'Ostruce, scénarisé par Pona, mais c'est avec le tome 1 de cette ballade, La Stratégie du poisson-flûte que l'on a pu prendre la mesure de son talent et ses capacités.

L'auteur helvète nous offre avec La Ballade de Magdalena une oeuvre originale et personnelle. Le long voyage de ses héroïnes pourra certes évoquer les périples d'un fameux marin vénitien ou les carnets d'Henry de Monfreid (ce nouvel album comporte une étape à Djibouti), mais au-delà de l'aventure, Dubois parvient à développer un climat très particulier. Ses personnages gardent tous une part de mystère plus ou moins grande, renforcée par le dessin un rien hiératique de ceux-ci. Les répercusions de la Première Guerre mondiale dans les lieux exotiques où se déroule l'action nous sont peu familières et le rythme auquel se succèdent les péripéties de cette aventure semble quelque peu décalé par rapport à nombre de scénarios très serrés qu'il nous est donné de lire.

Le dessin colle au sujet. Le découpage prend le temps de s'attarder sur un visage, un regard, et on ressent le soin apporté à la composition de chaque case. Certaines planches s'avèrent vraiment somptueuses. Quant à l'histoire, il faut atteindre les dix dernières pages pour que se lèvent certains voiles qui empêchaient, jusque-là, d'en mesurer les tenants et aboutissants.

En deux beaux albums, Christophe Dubois a construit un véritable roman graphique. L'accès et le cheminement au long de celui-ci déconcertera sans doute certains lecteurs, mais d'autres y découvriront une séduction et une richesse bien spécifiques. Mention spéciale à la superbe couverture.

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Pierre Burssens

06/02/2014