La Jeunesse de Thorgal
Tome 2 : L'Oeil d'Odin
Scénario : Yann
Dessins et couleurs : Roman Surzhenko
Le Lombard
Le défi aux dieux
À l'annonce de cette troisième déclinaison des Mondes de Thorgal, on pouvait craindre que cette Jeunesse soit la spin-off de trop. Après un premier épisode enthousiasmant, L'Oeil d'Odin confirme, si besoin, qu'il n'en est rien. Comme pour Louve, Yann exploite avec succès la dimension mythologique de l'univers créé par Grzegorz Rosinski et Jean Van Hamme, esquissant les prémices de la destinée de Thorgal. Une direction qui confère à L'Oeil d'Odin un côté fantasy attrayant et entraîne de nombreuses rencontres entre le jeune héros et des créatures fantastiques.
Gunn la séduisante walkyrie, les trois nornes réservant quelques surprises, l'étrange Mimir, les nixes ou encore les chats ailés de la déesse Frigg sont très joliment campés par le dessin tout en finesse de Roman Surzhenko. Celui-ci transcende véritablement le cahier des charges graphiques de Rosinski. Il arrive, en outre, à faire progressivement évoluer la physionomie de Thorgal, à faire grandir son héros sans que l'on ressente de rupture au cours des pages. L'Oeil d'Odin clôture une première aventure, mais Yann trace déjà un début de piste pour la suite.
Parler de renouveau serait sans doute exagéré, mais La Jeunesse de Thorgal apporte sans aucun doute un beau rafraîchissement à une série, certes mythique, mais qui semble peu à peu s'essoufler (34 tomes...). L'Oeil d'Odin a, en tous cas, de quoi combler les très nombreux fans de cet univers. Et puis, chose plus commune en littérature qu'en BD, on retiendra aussi une belle phrase de cet album, prononcée par la norne Urd : "Un coeur de femme n'a jamais de rides". Joli non ? Mais il est vrai que l'album est sorti en librairie le jour de la Saint-Valentin !