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Maori - Tome 2 : Keri, par Caryl Férey, Giuseppe Camuncoli, collection Hostile holster (Ankama)

Maori

Tome 2 : Keri

Scénario : Caryl Férey
Dessins : Giuseppe Camuncoli
Couleurs : Stéphane Richard

Ankama, collection Hostile holster

Le complot

Malgré le meurtre de sa fille et les révélations sur sa vie de droguée, Pita Witkaire, le député maori prônant la « Voie Humaine » pour sortir de la crise, a décidé d’affronter le Premier Ministre sortant, Malcom Kirwan, lors du Grand DébatTous les moyens sont bons pour abattre le Maori, et notamment la diffusion à la télé d’une vidéo X de sa fille. Tout accuse Kirwan pour ce coup médiatique malsain. Mais s'agit-il uniquement d'un complot politique, ou le mécanisme est-il plus complexe ? Jack Kenu poursuit son enquête dans une société néo-zélandaise à la dérive, y croise Keri, son ex-femme, qui ravive de douloureux souvenirs.

Plus encore peut-être que dans La Voie humaine, premier volet de ce diptyque, on mesure dans Keri combien Caryl Férey, auteur de polars multi-récompensé, y transpose en BD l'univers de ses romans Haka et Utu. On y retrouive même certains noms figurant dans les bouquins (Pita Witkaire...) et le détective Jack Kenu rappelle très fortement le Paul Osborne mis en scène dans Utu. L'ambiance de ce second tome est encore plus lourde que dans le précédent, et le côté "noir" du récit, instillé notamment par le passé du héros et son comportement "borderline" prend souvent le pas sur l'enquête policière en elle-même.

Le dessin de Giuseppe Camuncoli, sans fioritures, restitue avec succès ces éléments. Hélas, on peine à croire au déroulement du débat télévisé qui va mettre le feu aux poudres, même si on peut y voir la dénonciation de certains excès des médias. À partir de là, l'intrigue perd de sa force et on a l'impression que l'atmosphère sombre et poisseuse freine le rythme de l'histoire et noie progressivement le suspense. Même la découverte de l'instigateur du complot visant à faire tomber Witkaire ne représente plus une grande surprise.

Pourtant secondé par Luc Brunschwig (crédité pour son "soutien à l'écriture et au découpage"), Caryl Férey semble avoir loupé les proportions de certains ingrédients de sa recette, peut-être plus difficiles à doser et condenser dans un format BD que dans les 400 pages d'un roman. Dommage, car le tome 1, lui, était enthousiasmant et laissait espérer mieux.

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Pierre Burssens

Dans la même série :

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30/03/2014