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Big Bill est mort, par Wander Antunes, Walter Taborda, collection Blandice (Paquet)

Big Bill est mort

Scénario : Wander Antunes
Dessins : Walter Taborda
Couleurs : Vance Caines

Paquet, collection Blandice

Une nuit inoubliable

Avant qu'il ne s'affirme avec Malouines, le ciel appartient aux faucons, on avait découvert le dessin de Walter Taborda avec Big Bill est mort, initialement sorti en 2005. Il s'agissait de sa première oeuvre publiée en français. Paquet réédite aujourd'hui cet album dans sa collection Blandice, destinée à des récits complets teintés de personnalités fortes.

Big Bill est mort, et celui ou ceux qui l'ont exécuté l'ont pendu à un arbre, devant la maison de sa mère et ses frères. Dans le sud des États-Unis des années 50, alors que la ségrégation raciale est encore fort présente, nombreux sont ceux qui avaient des raisons d'en vouloir à Big Bill. Entre anciens amis et nouveaux ennemis, Jim, un de ses frères, aidé par Caldwell, un "communiste" nouvellement arrivé dans cette petite communauté suintant de haine, va mener son enquête, et venger Big Bill. Ceux qui l'ont torturé et pendu évoquaient une nuit inoubliable, ils en vivront une autre, bien différente, lorsque justice sera rendue !

C'est donc un récit sombre et poisseux que l'on (re)découvre. Le scénario de Wander Antunes est digne d'un roman noir, très bien servi par le trait de Taborda, qui excelle notamment à créer des "gueules" marquantes et très expressives sans jamais basculer dans la caricature. Le racisme ordinaire de l'époque et de l'endroit a déjà été exploité à de nombreuses reprises, tant en BD qu'au cinéma ou en littérature. On n'échappe donc pas à quelques clichés mais la force de l'intrigue les dépasse facilement, même si son démarrage avec la présentation des assassins potentiels et des situations qui pouvaient les conduire à le devenir est quelque peu répétitif. À travers ces différentes scènes, cependant, on se rend compte que Big Bill devait tout de même être un drôle de lascar, combinard particulièrement doué pour s'attirer des ennuis !

Les amateurs de "noir" trouveront donc aisément leur compte avec cet album de 80 pages, à la présentation soignée. Belle idée de l'éditeur de nous offrir, en plus, le très beau crayonné du dessin de couverture. On retiendra aussi l'originalité de la palette de couleurs de Vance Caines.

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Pierre Burssens

Du même dessinateur :

Think Tank - T1: Oil Sands, par Pierre-Paul Verelst, Walther Taborda Ghetto Poursuite, par Rim’K et Régis Hautière, Walter J. Taborda

Pour en savoir plus : un blog (en français) consacré au dessinateur

23/05/2014