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L'histoire
de Siloë
Tome 1: Psybombe
Scénario : Serge
Le Tendre
Dessin & couleur : Servain
Editions Delcourt
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Serge
Le Tendre a l'habitude
d'accueillir ses lecteurs dans des genres où on ne l'attendait
pas. Après avoir exploré le passé, le présent et les mondes imaginaires,
il nous emmène dans le futur.
Alice, alors
enceinte de Siloë, a été victime d'un accident lors d'une expérience
scientifique. L'enfant est né, lors d'un accouchement difficile.
Les chercheurs découvrent rapidement que l'enfant a des pouvoirs
psychotiques qui attireront bien des convoitises.
Cette petite
fille sert de fil conducteur au récit, comme l'indique d'ailleurs
le titre générique de la série, l'histoire de Siloë.
Bien que
Siloë soit le personnage central de la série, le lecteur est amené
à suivre le parcours d'autres personnages, tels que Willis, un
journaliste en quête de vérité sur des attentats menés par des
Psybombes. Celles-ci sont des bombes humaines qui prennent le
contrôle de l'âme de certains dans un but destructeur...
Fidèle à
ses bons principes, Serge Le Tendre a axé son travail sur la psychologie
des personnages pour servir au mieux les envoûtantes scènes d'action.
Un petit bémol, cependant: le rythme du récit reste captivant
tout au long des 70 pages de l'album (une première, pour les éditions
Delcourt), mais on regrettera de ne pas se sentir plus attaché
par un protagoniste en particulier. Excepté peut-être, Siloë qui
se fait si rare dans le récit.
Servain
fournit un dessin plus spontané que dans ses précédents albums
(les trois premiers tomes de L'Esprit de Warren), sans
doute pour des raisons de rapidité. L'histoire de Siloë
se composera de trois albums de 70 pages. Mais attention, spontanéité
n'est pas synonyme de régression graphique. Le lecteur attentif
remarquera que les priorités de Servain sont ailleurs: d'une part
aux mouvements et l'expression la plus juste possible qu'il cherche
à donner aux personnages et d'autres part aux ambiances futuristes.
Le premier
tome de l'histoire de Siloë est certes une bonne histoire,
mais mérite-t-elle tout le battage médiatique que les éditions
Delcourt semble mettre en ouvre depuis quelques mois. Pas si sûr.
Nicolas
Anspach
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