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CANARDO

Tome 11 : Un misérable petit tas de secrets

Scénario, dessin et couleurs : Benoît Sokal

Casterman

L'inspecteur Canardo est engagé par des héritiers cupides afin de retrouver un magot. Le propriétaire, devenu sénile, en a en effet oublié la cachette. Utilisant un appareil a remonter le temps, Canardo se met donc à la recherche de l'or perdu.

Canardo est de retour ! Cette série occupe une place particulière avec son ambiance glauque, ses personnages désabusés, sa poésie absurde.

Si Sokal conserve sa patte dans le dessin des protagonistes, les scènes printanières de banlieue populaire détonnent avec les ambiances sombres et l'intemporalité qui caractérisaient la série.

De même, la montre à remonter le temps, les références à la télévision et aux consoles de jeux, le scénario lui-même se situant dans la France de 1940 à nos jours, tout contribue à implanter Canardo dans un contexte réaliste et à le faire entrer de plein pied dans le 21e siècle. Ce qui enlève à notre canard beaucoup de la poésie surréaliste qui faisait son charme et son mystère.

Enfin, pressé par la narration d'une histoire tenant plus de Valérian, agent spatio-temporel, Sokal produit des planches souvent denses, avec une mise en page serrée, alors qu'il y a fort peu d'événements. Au final, on a donc bien eu l'impression de lire du Canardo par le peu d'action, mais on n'en retrouve pas les belles planches aérées, le rythme lent et la noirceur.

Cet album permettra aux néophytes de découvrir un dessinateur original et un Canardo moderne. Mais on ne saurait trop leur conseiller de se tourner vers "La mort douce" et surtout "La marque de Raspoutine" qui restent des lectures incontournables que n'atteignent pas le nombre des années. Par contre, parmi les mordus de la première heure, qui, fidèles, achèteront l'album, est-ce que beaucoup apprécieront le changement ? .

 
 
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