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BOUNCER
Tome 1 : Un
Diamant pour l'Au-delà
Scénario : Alexandro
Jodorowsky
Dessin : François Boucq
Couleurs : Ben Dimagmaliw et Nicolas Fructus
Les Humanoïdes Associés
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Alors que de nombreux jeunes auteurs multiplient
les expériences scénaristiques en explorant divers domaines inédits,
d'autres, plus confirmés, réinvestissent les grands thèmes de
la bande dessinée. Après le retour aux récits de pirateries (Compagnons
de Fortune de Franz, Pirates
de Terpant et Bonifay), le western revient sur le
devant de la scène : ces dernières semaines ont vu paraître l'innovant
Mille-Visages de Thirault et Malès,
et le remarquable Western
de Van Hamme et Rosinski. Aujourd'hui Bouncer
permet à deux grands auteurs du neuvième art d'investir les contrées
sauvages de l'Ouest américain.
A la fin de la guerre de Sécession, trois frères
vont se retrouver et s'entre-déchirer. Quelques années plus tôt,
en compagnie de leur mère, vieille prostituée dénuée de tout scrupule,
les frères Van Dorman ont réalisé un des plus gros casse possible
: pour le bon plaisir maternel, ils se sont emparés de "l'oil
de Caïn", un fabuleux diamant d'une très grande valeur. Mais très
vite, malgré les liens fraternels, ce sera à celui qui s'en emparera
le premier.
Malgré des premières pages un peu convenues,
Jodorowsky imagine avec Un Diamant pour l'Au-delà un
récit fort, mené avec une certaine théâtralité. Dommage pour lui
que Van Hamme ait écrit avec Western une histoire
si forte, relevant elle aussi des ressorts dramatiques que peuvent
provoquer certains rapports familiaux. De la difficulté des hasards
des calendriers.
A défaut de réaliser le Blueberry 1900
de Jean Giraud, François Boucq s'offre le plaisir
de mettre en images un Far West mythique, sanglant et sauvage.
S'il a changé sa technique de dessin, ses compositions et ses
personnages sont toujours aussi bien sentis, dynamiques, durs
dans leur efficacité. Dommage là aussi qu'il ait confié la mise
en couleur à d'autres. Son trait fouillé, riche de hachures et
de détails, aurait peut-être mérité un peu plus de simplicité.
Suite et fin de cette histoire dans La Pitié
des Bourreaux.
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