Heureuse surprise que de découvrir ce recueil de souvenirs
de l'un des scénaristes vedettes des éditions
du Lombard. Même si l'on n'est pas accroc à Ric
Hochet, Hans, Pharaon et autres héros de papier
de André-Paul Duchâteau, il est intéressant
de se pencher sur ce livre, pour parfaire sa connaissance
de l'histoire de la bande dessinée, mais aussi pour
connaître un peu mieux la vie culturelle belge d'une
certaine époque.
L'auteur y trace les grands moments de sa vie professionnelle.
Tout d'abord ses différentes rencontres avec Stanislas-André
Steeman, qui a longtemps fait figure de « Maître
d'écriture » au jeune Duchâteau. Ensuite,
le scénariste se penche sur sa collaboration à
l'hebdomadaire belge Pourquoi Pas ?, mais aussi sur
l'écriture de téléfilms
La bande dessinée n'est bien sûr pas oubliée.
L'une des parties les plus intéressantes de l'ouvrage
concerne les chapitres relatifs au journal Tintin, et plus
particulièrement à la relation orageuse qui
unissait le scénariste à Guy Leblanc, directeur
adjoint du Lombard.
Les souvenirs vifs et la plume aiguisée, André-Paul
Duchâteau n'hésite pas partager les moments qui
l'ont révolté. Un petit morceau choisi :
« Les éditions du Lombard se trouvèrent
à vendre. Comme les auteurs, dessinateurs et scénaristes,
inquiets à juste titre, se plaignaient auprès
de lui, lors d'un festival à Angoulême, du manque
d'information sur leur avenir, Guy Leblanc leur lança
avec un sourire désarmant :
- Voyons, quand on vend une ferme, a-t-on l'habitude de prendre
l'avis des bestiaux ?
Ainsi parodiait-il peut-être la célèbre
phrase d'Alfred Hitchcock, comparant les artistes à
du bétail ».
Un livre utile, à découvrir
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