Quel plaisir de retrouver Antonio Parras aux commandes d’une
bonne histoire : il a bien fait d’abandonner à Guéra le dessin du Lièvre de Mars (scénario de Patrick
Cothias). Le dessinateur des Inoxydables (scén. Victor
Mora) et de Ian Mac Donald (scén. Guy Vidal), deux
séries à (re)découvrir absolument, Parras
s’associe avec Eric Juszézak (jusqu’ici
dessinateur) pour créer Le Méridien des Brumes.
Uchronie londonienne, cette nouvelle histoire voit John
Coleridge rentrait dans son Angleterre natale après
vingt années passées dans la savane africaine.
Scotland Yard a besoin de lui : un serial killer, qui s’est
surnommé L’équarisseur, terrorise la
capitale britannique… Insaisissable, le monstre n’a
de cesse de provoquer les autorités.
Le récit assez classique mais inventif de Juszézak
est parfaitement maîtrisé : il permet à Parras
de s’éclater graphiquement. La ville de Londres
se déploie à l’infini, assaillie par
la brume et la crasse, tandis que de gigantesques machineries
crachent leurs vapeurs à tout va. C’est chez
Dargaud et c’est superbe !
Pour l’anecdote, Le Méridien des Brumes partage
plusieurs points communs avec le roman L’instinct de
l’équarisseur de Thomas Day (éd. Mnémos)
paru en mars 2002 alors que le contrat de la bande dessinée
date de mai 2001. Comme quoi, le hasard existe… |