Texas cowboys
Tome 2
Scénario : Lewis Trondheim
Dessins et couleurs : Matthieu Bonhomme
Dupuis
Un peu plus à l'Ouest
Désormais reconnu - et endurci ! - grâce à ses chroniques de Fort Worth, le coin le plus pourri et le plus dangereux de l'Ouest américain, Harvey Drinkwater, revenu à l'Est, continue d'entretenir une correspondance avec Ivy Forest. Lorsque ce dernier lui demande, par télégramme, de sauter dans le premier train et de le rejoindre, Drinkwater est loin de se douter du comité d'accueil qu'il va trouver à Fort Worth...
Rien n'annonçait un tome 2 à l'issue du premier opus de Texas Cowboys, et c'est avec un franc sourire que l'on retrouve ce vigoureux cocktail fait d'une légère pincée de cynisme, d'une généreuse dose d'humour au second degré et d'une belle galerie - détournée - des clichés imposés par les grands westerns de l'âge d'or hollywoodien. Comme pour le premier album, s'assemble ici une série de petits fascicules initialement destinés aux abonnés de l'hebdomadaire Spirou, qui constituent autant de chapitres de ces nouvelles aventures dans l'Ouest sauvage. La couverture de chacun d'entre eux a été conservée, habile pastiche des "magazines" de l'époque.
Le duo Trondheim-Bonhomme, initié avec Omni-visibilis, s'amuse visiblement, encore une fois, et nous fait partager son plaisir. Sans que l'on puisse véritablement parler de suite, on retrouve dans cet album une partie des personnages du premier. D'autres, ô combien pittoresques, font leur apparition. On accordera ainsi un coup de Stetson tout particulier à Thomas Woodham, toujours prêt à raconter comment il a perdu son bras, et à Butch La Framboise, si toutefois notre tête lui revient...
Plutôt qu'une intrigue globale, Lewis Trondheim nous conte plusieurs histoires qui, par moments, s'entrecroisent. La construction est vive, renforcée dans sa dynamique par la séparation en une dizaine de courts chapitres-fascicules et de savoureux dialogues et c'est au galop que l'on suit les pérégrinations de ces bons, brutes, chevaux et troupeaux. Matthieu Bonhomme (Le Marquis d'Anaon, Esteban) joue la carte de la sobriété et de l'efficacité et il est bien difficile de prendre son dessin en défaut. Il choisit, en outre, d'utiliser une palette de couleurs limitée, mais ceci ne l'empêche aucunement de contraster ses ambiances entre séquences ou chapitres.
Besoin d'un petit coup d'éperon pour redémarrer cette rentrée du bon pied ? Ces Texas Cowboys ont tout ce qu'il faut pour vous le donner !