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Johnny Jungle - Tome 2, par Jean-Christophe Deveney, Jérôme Jouvray (Glénat)

Johnny Jungle

Tome 2

Scénario : Jean-Christophe Deveney
Dessins : Jérôme Jouvray
Couleurs : Anne-Claire Jouvray

Glénat

La sauvagerie de la civilisation

Voilà une surprise que nous n'attendions pas. Après nous avoir offert une parodie-hommage en mélangeant les vies de Tarzan-Johnny Weismuller, le trio Deveney-Jouvray change d'ambiance. Si le récit porte toujours le cachet humoristique, cette deuxième partie de biographie est teintée d'amertume

Johnny Jungle est désormais célèbre, mais la jungle hollywoodienne est vorace. Arrivé si vite au sommet peut être traduit par une longue descente dans la déchéanceJohnny Jungle est une personne simple, naturelle. La complexité de notre civilisation l'ennuie. S'il le fallait, il passerait sa vie en slip, car ce dernier incarne la liberté. Malheureusement, notre "bon sauvage" doit faire face à l'argent, la jalousie, le vieillissement... Et par dessus tout, l'appel de sa jungle est omniprésent.

C'est un récit à double-tranchant que nous offre Jean-Christophe Deveney. Si Johnny Jungle est toujours aussi naïf, si certaines scènes sont parfaites (la chasse à l'enfant est magistrale), l'âge n'est plus à l'insouciance : la guerre, la chasse au communistes, le profit... Toutes ces périodes vont être traversées par notre héros. Dialogues et découpages sont parfaitement ciselés et permettent à l'histoire d'osciller entre humour et tristesse.

Tout héros d'une série se doit d'être récurrent et évolutif à l'instar de Spirou, Gaston, Lincoln, Sherlock Holmes, etc..  Dans le cas de Johnny Jungle c'est plutôt le contraire. Le dessin de Jérôme Jouvray va le voir prendre du poids, vieillir, mais malgré tout, il reste "notre héros". Quant aux planches, celles où la jungle revient notamment, elles sont magnifiques. Mention spéciale aux couleurs d'Anne-Claire Jouvray. Quelle que soit la technique utilisée, son travail met en valeur le dessin. Ses couleurs ne sont jamais les mêmes et la nature n'aura jamais été aussi vivante.

Le trio d'auteur rend un terrifiant hommage à ce personnage que fut Tarzan-Johnny Weismuller. Malgré tout le potentiel du personnage, ils n'appuient jamais sur les faits et l'histoire reste "fraîche". Un diptyque réussi, qui donne envie de revoir ces vieux films, de se mettre en slip pour ressentir la liberté...

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Hervé Beilvaire

Du même dessinateur :

Lincoln - T8: Le Démon des tranchées, par Olivier Jouvray, Jérôme Jouvray

Pour en savoir plus : Blog de Jérôme Jouvray

02/09/2014