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L'Or - Tome 1 : Issaïas ou le colibri, par Stéphane Piatzszek, Frédéric Bihel (Futuropolis)

L'Or

Tome 1 : Issaïas ou le colibri

Scénario : Stéphane Piatzszek
Dessins et couleurs : Frédéric Bihel

Futuropolis

Dans l'enfer des orpailleurs

Mariano et Issaïas, deux Brésiliens du Nordeste, décident de tenter leur chance en devenant chercheur d’or en Guyane. Malgré les lois françaises, c’est le règne du plus fort et seuls les plus résistants survivent.

Premier épisode d’une saga en six tomes, L’Or est un récit paradoxal qui n’est, malheureusement, pas très loin de la réalité. D’un côté, on a le décor. une jungle luxuriante, une région et un département encore vierge, un climat équatorial. De l’autre, un orpaillage illégal, mais bien organisé. Attention à qui voudrait s’installer. La mafia locale est présente… Bref, l’enfer au paradis.

Se concentrant sur l’action, le récit distille les informations au compte-goutte, mais elles restent essentielles. Une région éloignée de la métropole, un orpaillage qui amène clandestins et tout le commerce annexe (drogue, alcool, arme), une administration inadéquate… C’est un far-west équatorial qui se joue ici, sans les clichés des films, mais bien une cruauté humaine. Si les deux personnages principaux semblent perdus, il n’en est rien des différents antagonistes : mafia, administration française et "résident". Chacun aura son mot à dire sur cet or tant convoité et chacun paraîtra original voulant défendre "sa loi" dans un monde où il n’y en a plus.

Le dessin de Frédéric Bihel est lumineux. Le noir n’aura presque pas sa place, mais cette luminosité renforce le paradoxe de cette région où la lumière, c’est l’enfer. Chez Frédéric Bihel, la couleur fait partie intégrante de l’album. Chaque case est une peinture en soi et elles racontent toutes une histoire.

Un premier épisode frappant. Entre introduction et one-shot, L’Or se révèle dangereux. Des personnages imaginaires sur une trame réelle et une premier tome accrocheur. On attend la suite, si elle est de la même pureté !

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Hervé Beilvaire
04/10/2014