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Les Rêves de Milton - Tome 2, par Frédéric Féjard et Sylvain Ricard, Maël, collection Aire Libre (Dupuis)

Les Rêves de Milton

Tome 2

Scénario : Frédéric Féjard et Sylvain Ricard
Dessins et couleurs : Maël

Dupuis, collection Aire Libre

La misère au quotidien

Le premier tome des Rêves de Milton avait laissé un a priori plus que favorable. Dans l’ambiance de la Grande Dépression aux États-Unis, une famille de paysans tente de survivre à la misère. Le père boit pour oublier. La mère vend son corps de temps à autre pour mettre un peu de viande dans la gamelle des petits. Milton, le plus grand des fils, est un peu simplet, pas méchant pour deux sous, mais fait des rêves étranges où il est parfois question de violence et de mort. Billy, l’un des fils, s’est fait « bousiller » la main tout-petit par un assassin pour que Billy comprenne bien le sens du silence. Et toute la petite famille doit quitter la ferme pour cause d’échéance de prêt non honorée, rejoignant un convoi qui roule vers l’Ouest : vers la Californie. L’album nageait dans les eaux troubles évoquées par John Steinbeck dans Les Raisins de la colère.

Ce deuxième opus clôt Les Rêves de Milton. La fatalité est l’une des grandes constantes de l’histoire : quand la poisse colle aux doigts, il est assez difficile de s’en débarrasser. La famille Cry en fait l’amère expérience. Les meurtres s’enchaînent au fil des étapes vers l’Ouest, et le FBI s’en mêle… Les scénaristes Frédéric Féjard et Sylvain Ricard laissent subtilement planer le doute sur l’auteur : qui de Billy, plein de rage et de haine, ou de Milton, aux rêves de violence, en est l’instigateur ? Quant au dessin et aux couleurs de Maël, ils transpirent la misère, la douleur qui est omniprésente.

Autant le dire de suite, ça finira mal, parce qu’un drame ne peut que finir qu'ainsi. Sans rémission possible. Mais c’est beau.

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Mickael du Gouret
08/11/2006