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Maxence - Tome 1 : La Sédition Nika, par Romain Sardou, Carlos Rafael Duarte (Le Lombard)

Maxence

Tome 1 : La Sédition Nika

Scénario : Romain Sardou
Dessins : Carlos Rafael Duarte
Couleurs : Facio

Le Lombard

Lâchez les fauves !

En 532, à Constantinople, la vie politique et sociétale est bipartite. Deux factions, à l'origine simples groupes de supporters de courses de chars, s'affrontent : les Bleus et les Verts. Cette opposition s'est étendue à toute la société. Pendant une course, les chars de la faction verte sont poussés à l'accident par les Bleus. Lors des troubles qui s'ensuivent, le leader politique des Bleus est assassiné. Les émeutes menacent de basculer en révolution. Maxence, dresseur de fauves et auxiliaire de l'impératrice Théodora n'a que quelques heures pour sauver plusieurs siècles d'histoire.

L'histoire de l'Empire romain d'Orient nous est moins familière que celle de son pendant occidental, moins exploitée en BD aussi, et on peut saluer le choix opéré par l'écrivain Romain Sardou d'y développer son premier scénario. Découvert grâce à ses thrillers historiques, l'auteur mêle à nouveau habilement faits authentiques et aventure dans une Sédition Nika qui emporte rapidement le lecteur. Pour qui n'est guère habitué à cette période historique, la réalité de cette incroyable opposition entre Bleus et Verts et ses sanglantes conséquences, dépasse facilement la fiction. Certes, il s'agit d'un tome d'exposition, l'auteur disposant déjà de matière pour 7 albums, mais on ne s'ennuye à aucun moment. On suit ainsi avec plaisir l'enquête menée par Maxence sur ordre de la troublante Théodora. Et ce personnage de dresseur de fauves, auquel on s'attache facilement, garde assez de mystère(s) pour donner envie d'en apprendre plus dans de futurs épisodes.

Hélas, le versant graphique de l'album s'avère bien moins enthousiasmant. Le dessin du Brésilien Carlos Rafael Duarte, actif dans l'univers des comics et qui tente ici une première incursion dans le franco-belge souffre de certaines approximations. La physionomie des personnages n'est guère constante, ce qui provoque parfois trop de ressemblances, certains plans se répètent de manière quasi systématique...  Pourtant,  notamment dans des scènes de foules et des grands décors, on ne peut accuser le dessinateur de rechercher la facilité. Côté couleurs aussi, on a déjà croisé Facio beaucoup plus appliqué. Un constat d'autant plus navrant que la couverture, elle, "en jette" au recto comme au verso.

Au final, ce premier tome de Maxence s'avère très prometteur par son scénario et donne vraiment envie d'une suite. Mais pour que ces promesses soient tenues, de gros ajustements graphiques sont souhaitables.

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Pierre Burssens
04/11/2014