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Amerikkka - Tome 9 : Cauchemar californien, par Roger Martin, Nicolas Otero (EP Éditions)

Amerikkka

Tome 9 : Cauchemar californien

Scénario : Roger Martin
Dessins : Nicolas Otero
Couleurs : Sophie David

EP Éditions

Outlaws

Dans le sud de la Californie, les affrontements entre bandes de motards pour la conquête des territoiies ont fait des dizaines de morts. Un agent infiltré dans un de ces gangs lié à l'extrême droite est découvert mort. Les autorités font appel à Steve et Angela, en train de créer leur propre agence d'enquêtes spécialisées dans les cas de discrimination et de racisme. Steve part pour la Californie et parvient à intégrer un redoutable groupe de bikers extrémistes, les LibertAryens.

Quelques semaines après l'adaptation de la série Sons of Anarchy en BD, ce tome 9 d'Amerikkka nous offre une vision très différente et plus réaliste des "onepercenters". Trafics d'armes, de drogue, d'enfants, liens avec l'industrie du porno et la prostitution et même, dans ce cas précis, trafic d'organes et contacts avec la Mafia... On a bien affaire à des criminels (très surveillés) et pas seulement à des fans d'Harley-Davidson épris de liberté. Sans oublier les collusions avec le Ku-Klux-Klan qui justifient ce détour pétaradant au sein de la série.

Documenté mais sans excès de didactisme, le scénario de Roger Martin (spécialiste du Klan et de l'ultra-droite) se décline avant tout en un bon polar prenant et mouvementé. Pendant des grands espaces parcourus à moto, il nous plonge dans un univers particulièrement glauque et violent, illustration littérale de l'expression "hors-la-loi". Le danger y est omniprésent, tant à l'intérieur du groupe des LibertAryans que lors des règlements de compte avec les bandes ennemies. Le danger, et donc le suspense pour le lecteur qui suit les prérégrinations d'un "héros" ayant été forcé d'accepter cette mission, et d'un futur papa soucieux de son rôle à venir. Quelques touches d'humour (ah, ce personnage de Dolly B. !) offrent heureusement des respirations bienvenues.

Le dessin de Nicolas Otero a gagné en réalisme depuis le début de la série, mais le traitement graphique général permet toujours une certaine distanciation par rapport à la violence et à la noirceur du sujet. Cet épisode lui offre, de plus, une approche que l'on qualifierait aisément de western contemporain. L'ensemble fonctionne fort bien et mérite le détour pour qui s'intéresse à ces thématiques particulières ou qui, plus largement, recherche un polar sortant des sentiers (highways ?) battus.

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Pierre Burssens

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07/11/2014