
Balles perdues
Scénario : Matz et Walter Hill
Dessins : Jef
Rue de Sèvres
Pas si perdues que ça !
Le premier qui tire a toujours raison ! Voilà une maxime que Roy Nash a bien intégrée depuis sa sortie fortuite de prison alors qu'il en avait pris pour perpétuité. Nous sommes en 1931 en Arizona, en pleine période de la prohibition où le meilleur ami de l'homme, c'est son flingue. Et le roi Al va lui donner l'occasion de s'en servir car s'il sort de taule après seulement cinq ans, c'est pour effectuer un contrat sur trois ripoux qui n'auraient pas respecté les lois du milieu en gardant le magot. Mais pourquoi est-il l'heureux élu ? Il ne va tarder à le comprendre quand il saura qu'un des gangsters recherchés vit avec Léna, son ex qu'il a toujours dans la peau.
Trois gars à refroidir, cinq cents mille dollars à récupérer, une jeune fille paumée dont il s'est entiché et qu’il lui faut reconquérir : sera-t-il gourmand au point de vouloir tout réaliser ? Du suspens, de l'action, de l'hémoglobine à revendre, voici le scénario tonitruant que nous propose l'auteur Walter Hill, cinéaste et scénariste américain notamment de Guet-apens de San Peckinpah. Remarquablement adapté et traduit par l'un des meilleurs scénaristes policiers du moment en la personne de Matz, Walter Hill s'essaie pour la première fois, et de manière magistrale, au scénario de bande dessinée. On s'attardera sur le dessin réaliste et les couleurs de Jef, qui ajoute une dimension dramatique à l'histoire.
Développé en plus de 120 pages, le lecteur ne s'ennuiera pas une seule seconde en lisant cet album, vivant au rythme d'un reclus qui n'attendait plus rien de la vie au fond de son cachot et qui d'un seul coup, va se retrouver libre de... devoir faire des choix cornéliens.
Un must, en ce début d'année, à découvrir instamment.