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Les Prométhéens - Tome 1 : Réunion de famille, par Emmanuel Herzet et Olivier Henscher, Rafa Sandoval et Jordi Tarragona Garcia (Le Lombard)

Les Prométhéens

Tome 1 : Réunion de famille

Scénario : Emmanuel Herzet et Olivier Henscher
Dessins : Rafa Sandoval et Jordi Tarragona Garcia
Couleurs : David Garcia Cruz

Le Lombard

Les dieux en ont pris sur la tête

Ils nous ont vus naître, ils nous ont façonnés. Nous les avons craints, adulés. Aujourd'hui, nous sommes leur seule chance de survie.
Décimés par le seul être capable de leur tenir tête, ils se cachent parmi nous, espérant échapper au sort qu'ont déjà connu nombre d'entre eux.Toutes les familles ont leurs problèmes. Et les dieux de l'Olympe n'y échappent pas.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les scénaristes ont fait preuve d'audace et d'inspiration en développant uns série (2 albums sont prévus par an, composant des cycles de 4 tomes, Emmanuel Herzet et Olivier Henscher, l'auteur du Banni, travaillent déjà sur la deuxième saison) à partir d'un pitch aussi improbable. Et la bonne surprise de cette Réunion de famille est que cela fonctionne. Ca fonctionne d'ailleurs tellement bien qu'on en oublie tout le côté incongru de la situation. Certes, dans un registre plus léger, on a déjà découvert que les dieux de l'Olympe, et leurs héros, pouvaient être parmi nous avec Percy Jackson. Mais la vision qu'en donne Les Prométhéens est euh... un choïa plus lourde et plus destructrice. Emmanuel Herzet nous avait expliqué, en interview, qu'en revisitant la mythologie grecque il avait mesuré combien l'Olympe constituait un exemple de famille dysfonctionnelle. Ce premier tome s'alimente de cet aspect et démontre que le temps passe aussi pour les dieux.

Se fondant dans notre monde (chez les "primates", comme ils nous qualifient délicatement !), plusieurs d'entre eux en ont gardé les pires choses. Drogue, violence... voilà qui semble exercer une étrange séduction sur certains de ces êtres légendaires revendiquant leur nature divine. On l'aura compris, ce premier opus nous livre une image joyeusement irrévérencieuse de ce panthéon. Joyeusement, car l'humour n'est jamais absent de ce qui, autrement, pourrait parfois ressembler à un jeu de massacre à très grande échelle. Une catastrophe pour nous, naturelle ou pas (tsunami, Tchernobyl, Hiroshima, épidémie de peste...) est tout simplement, pour ces protagonistes hors du commun, le signe d'un nouvel affrontement avec Thymos, leur assassin !

Graphiquement, c'est une équipe active dans les comics conduite par Rafa Sandoval (avec Jordi Tarragona Garcia à l'encrage) qui assure la mise en image très spectaculaire de cette aventure surdimensionnée. le résultat, extrêmement dynamique, "en jette" incontestablement. Peut-être regrettera-t-on seulement la ressemblance entre certains membres de cette famille particulière, et, parfois, justement, la recherche du spectaculaire à tout prix.

Les Prométhéens devraient, en tous cas, combler les étudiants latinistes comme un public en quête d'audace et d'originalité, et peut-être même, qui sait, donner envie de redécouvrir les personnages principaux sous un éclairage plus conventionnel. À suivre...

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Pierre Burssens
12/02/2015