Mamada

Tome 2 : Tonitruante résidente

Scénario et dessins : David Ratte
Couleurs : Fabien Alquier

Paquet

Le parfum (?) de la Dame en rouge

Depuis que Mamada a été contaminée par une mystérieuse substance issue d’un satellite présumé chinois, rien ne va plus. Elle se retrouve bien malgré elle projetée dans un monde étrange et insensé : Paris ! Pas évident une chef Himba aussi traditionnaliste qu’intolérante ! Persuadée que le grigri offert par le sorcier de son village est à l’origine de ses problèmes, elle va devoir apprendre à maitriser le pouvoir dont elle vient d’hériter. Sidonie, jeune SDF suicidaire miraculeusement ressuscité par Mamada, va l’aider... Pendant ce temps, les usagers du métro que Mamada a fait disparaître découvrent les joies de la vie en Namibie...

David Ratte nous avait offert une excellente surprise avec Époustouflante migrante, premier tome de l'étonnante odyssée de Mamada, et on se demandait, en le refermant, ce qu'allait nous réserver la suite. Tonitruante résidente est, précisons-le d'emblée, à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer ! L'auteur développe l'univers improbable de sa dame en rouge (pour ressembler au plus majestueux des animaux... la vache rousse !) et nous offre une nouvelle étape délirante dans le voyage de son héroïne. À travers ces nouvelles pages hilarantes, et un personnage plutôt voyant, c'est pourtant, entre autres, vers le règne du paraître et du superficiel que l'auteur décoche quelques flèches. Mamada agit selon sa logique, bien à elle, et, forcément, ça fait parfois des étincelles. Et si on y ajoute la révolte de Sidonie, y'a même quelques baffes qui se perdent !

Impossible de vous citer tous les clins d'oeils et cibles de l'auteur, et du duo dont on suit les pérégrinations avec énormément d'amusement, ce serait vous gâcher le plaisir de les découvrir. On rit beaucoup en emboîtant le pas (pas toujours léger) de Mamada, mais on s'interroge aussi - avec le sourire - sur les notions d'essentiel et de superflu, et sur de fausses "valeurs" érigées en références dans notre société consumériste. Et puis, elle a quand même un côté un peu paumé, touchant et attachant, Mamada, et il y a aussi une certaine tendresse dans sa relation avec Sidonie, qu'elle décide d'adopter... à sa manière ! Difficile d'y être insensible, et de ne pas s'y attacher.

Bref, même si on n'aime pas le rouge, on se trouve quand même face à une des héroïnes les plus craquantes du moment. Comment alors lui résister (sans riquer d'être... "moebiusé") ?